Le FN veut la démission de Gollnisch et Arnautu des instances du parti

Le FN veut la démission de Gollnisch et Arnautu des instances du parti

Le Front national avait prévenu : les membres du parti qui se rendraient au dépôt de gerbe organisé par Jean-Marie Le Pen devant la statue de Jeanne d’Arc dimanche 1er mai passeraient « en commission de discipline ». La réaction n’a pas tardé. Lundi 2 mai, le bureau politique du FN a adopté une motion demandant à Marie-Christine Arnautu et à Bruno Gollnisch de quitter leurs fonctions aux instances du parti, pour avoir participé à cet événement dissident, organisé par le fondateur du FN, aujourd’hui exclu du parti.

Environ quatre cents personnes ont participé à ce rassemblement, dont Mme Arnautu, M. Gollnisch. Dans un communiqué, le FN a qualifié cet événement de « manifestation politique réunissant un grand nombre d’organisations et de personnalités violemment hostiles au Front national ». L’événement officiel organisé par le FN s’est lui déroulé porte de la Villette, où sa présidente, Marine Le Pen, a donné un banquet en lieu et place du traditionnel défilé.

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Arnautu ne « démissionnera pas », Gollnish y « réfléchit »

« Je vais demander à ce qu’ils quittent le bureau politique, ils n’ont plus rien à faire à la direction du FN, avait prévenu dimanche Steeve Briois, maire d’Hénin-Beaumont et vice-président du parti. Il faut purger le mouvement. »

« Je vais réfléchir » à la demande de démission, a réagi M. Gollnisch, qui a toutefois souligné qu’il ne répondrait pas « dans l’instant à une sommation avec le couteau sous la gorge », mais qu’il prendrait sa décision « sans doute la semaine prochaine ». Le bureau politique, dont il fait partie, « n’est plus, si tant est qu’il ne l’ait jamais été, l’horizon indépassable de mes ambitions. Je peux faire autre chose », a-t-il ajouté. Par contre, M. Gollnisch a été écarté dès lundi de la commission d’investiture du parti, avec effet immédiat.

Mme Arnautu a déclaré qu’elle ne « démissionnerait pas » de ses fonctions au bureau exécutif, le plus haut organe du parti, qui comprend huit membres. « Il va falloir qu’ils m’excluent [des instances], ça va être toute une procédure disciplinaire à la Jean-Marie Le Pen », a-t-elle lancé, en référence à la procédure qui a abouti en août 2015 à l’exclusion du fondateur du parti. La députée européenne, qui est aussi vice-présidente du parti chargée des affaires sociales, estime que le FN a imaginé un « prétexte » pour l’exclure, parce que « peut-être [elle] prend des positions qui dérangent ».

Deux dirigeants ont par ailleurs perdu leurs responsabilités locales pour s’être rendus au rassemblement de M. Le Pen : l’eurodéputée Mireille d’Ornano, jusqu’ici patronne du FN en Isère, et le conseiller régional Philippe Chevrier, qui était à la tête du parti dans les Yvelines.

M. Le Pen a de nouveau mis en garde sa fille, lundi, contre les risques, pour la présidentielle de 2017, d’une « épuration » :

« J’avertis Marine Le Pen : il reste un an avant les élections et il y a une voie pour gagner, c’est l’unité du parti. Mais si elle continue l’épuration qu’elle pratique à mon égard et à celui des personnages historiques du Front national, alors elle va dans le mur, c’est certain. »

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