Le dialogue devenu impossible

Le dialogue devenu impossible

Au dialogue de sourds entre le gouvernement et la CGT, les socialistes ajoutent les malentendus entre eux. Ce qui donne l’occasion à Manuel Valls de claquer des portes à peine entrouvertes.

La majorité traverse un chemin de crête entre la gauche qui crie à l’injustice et la droite qui hurle au désordre. Le patron des socialistes PS a tenté mercredi matin de tendre une main un peu molle aux contestataires. Il serait possible de revoir l’article 2 sur la place de l’accord d’entreprise en matière de temps de travail, a assuré Bruno Le Roux, aussitôt renommé dans un lapsus «
Bruno Le Relou
» les amateurs de verlan apprécieront par le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. La solution proposait un droit de regard a priori de la branche sur les accords d’entreprise. Ce compromis rejoignait ce qui avait déjà été rejeté par les frondeurs avant le 49-3. De plus, le débat ne se déroule plus à l’Assemblée nationale, mais au Sénat et, surtout, dans la rue.

L’heure n’est pas au compromis

Mais entrouvrir une porte au dialogue, même de manière minime, même à contretemps, permet, peut-être de façon factice, de se dégager de la responsabilité quant à la surdité du débat public. Hors sujet, a taclé rapidement Matignon. L’heure n’est pas au compromis. «
La CGT ne fait pas la loi dans ce pays
», a lancé Manuel Valls, rappelant le «
ce n’est pas la rue qui gouverne
» de Jean-Pierre Raffarin.

Un interminable bras de fer

Un gouvernement ne peut sembler céder face à des défilés syndicaux. Encore moins quand il est dirigé par un Valls qui fonde son personnage politique sur l’autorité. Encore moins quand les opposants ne demandent pas une réécriture mais un retrait pur et simple du projet de loi. Encore moins quand le texte a déjà été vidé d’une grande part de sa substance.

Droit dans ses bottes, le Premier ministre a choisi l’interminable bras de fer plutôt que l’impossible dialogue.

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