Le baril de brent au-dessus de 50 dollars pour la première fois depuis novembre

Le baril de brent au-dessus de 50 dollars pour la première fois depuis novembre

Pour la première fois depuis le 4 novembre, le baril de brent est repassé jeudi 26 mai au-dessus de 50 dollars. La référence européenne du brut, pour livraison en juillet, s’établissait à 3 h 30 GMT à 50,07 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet gagnait 29 cents, à 49,85 dollars.

Les cours du brut avaient rebondi après être tombés à leur plus bas depuis treize ans en janvier, sous 30 dollars le baril, plombés par une offre largement excédentaire, que ne parvenaient plus à digérer des économies en phase de ralentissement. On reste toutefois loin des cours de juin 2014, quand le baril d’or noir s’échangeait 100 dollars.

« Un rebond qui n’est peut-être pas durable »

Les observateurs divergent quant à l’interprétation à donner de l’embellie de ces dernières semaines, entre ceux qui l’attribuent à un véritable espoir de rééquilibrage du marché mondial et ceux qui n’y voient que l’effet temporaires des problèmes de production connus par plusieurs pays. Le Venezuela est en plein chaos politique et économique, faisant peser une hypothèque sur le détenteur des premières réserves mondiales. En Libye, un accord de principe sur la gestion du pétrole est intervenu le 17 mai entre les factions rivales, mais la production est au plus bas et les exportations entravées. Le Canada a dû réduire sa production de sables bitumineux d’environ 1 million de barils par jour (sur 2,9 millions) en raison de l’incendie qui a dévasté la région de Fort McMurray.

Quant au Nigeria, premier producteur d’Afrique, sa production est tombée à 1,4 million de barils par jour alors qu’il a un potentiel de 2,5 millions de barils. Les attaques des infrastructures ont repris, comme en 2006-2009, depuis que le président Muhammadu Buhari a décidé de renoncer à la stratégie de ses deux prédécesseurs, qui avaient acheté la paix avec les rebelles en décrétant une amnistie et en intégrant certains de leurs chefs dans les sociétés chargées de sécuriser les oléoducs. L’excédent mondial a permis de compenser ces 2 millions de barils perdus au Canada et au Nigeria.

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« Le rebond remarquable de plus de 80 % observé depuis février est peut-être exagéré, car les fondamentaux macroéconomiques n’ont pas changé d’autant », écrit pourtant dans une note à ses clients l’analyste d’IG Markets Bernard Aw. « Cela laisse penser que les prix sont portés par la spéculation dans un rebond qui n’est peut-être pas durable. »

Réunion de l’OPEP

Mercredi, les cours avaient terminé au plus haut de l’année après l’annonce d’une nette baisse des réserves américaines, qui a conforté la bonne disposition des marchés dans l’espoir d’une résorption de la surabondance mondiale. Les réserves américaines de pétrole brut ont baissé de plus de quatre millions de barils la semaine dernière, selon des chiffres publiés mercredi par le département de l’énergie (DoE) des Etats-Unis.

Mercredi, la Banque centrale du Canada a également affirmé que les gigantesques feux de forêt dans la région pétrolière de Fort McMurray en Alberta péserait lourdement à court terme sur l’activité économique. La production canadienne de pétrole a été réduite en moyenne de 1,2 million de barils par jour ces dernières semaines, un impact significatif pour une économie largement dépendante de l’énergie.

Les investisseurs sont focalisés sur une réunion à Vienne de l’OPEP le 2 juin, où ils espèrent un accord sur une baisse de la production. Celui-ci est toutefois très incertain, l’Iran, dont le pétrole arrose de nouveau le marché mondial après la levée des sanctions, n’ayant vraisemblablement aucune intention de plafonner ni sa production ni ses exportations de pétrole. Avec de surcroît la rivalité régionale entre l’Arabie saoudite et l’Iran … les éléments sont réunis pour un nouvel échec des négociations sur un gel de la production, comme à la mi-avril à Doha.

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