La seconde vie des pièces auto fera-t-elle réellement baisser la facture Enquête dans le Boulonnais

La seconde vie des pièces auto fera-t-elle réellement baisser la facture  Enquête dans le Boulonnais

On le sait, le budget voiture impacte fortement les revenus des ménages. Entretien, carburant, assurances, mais aussi réparations. « C’est autant que le budget pour se nourrir », selon l’Observatoire Cetelem de l’Automobile. Une mesure dans la loi sur la transition énergétique, en plus de favoriser l’économie circulaire (pour limiter le gaspillage), pourrait donner lieu à des économies.

Dès le 1er janvier 2017 (le décret d’application vient d’être publié au Journal Officiel), les garagistes vont avoir l’obligation de proposer des pièces détachées d’occasion au client venu faire réparer son véhicule. Ces pièces, «
contrôlées et reconditionnées par des centres agréés
» dit la loi, pourraient avoir un coût deux fois moins élevé que des pièces neuves, donc faire baisser la facture de réparation.

Des pièces détachées introuvables’

Alain Lantoine, gérant du garage Oka 9 à Condette, estime que «
sur le principe, c’est une bonne mesure
». Il ajoute : «
ça se fait déjà. Quand les réparations d’une voiture accidentée dépassent la valeur vénale, on utilise des pièces de réemploi. Mais ça fonctionne surtout avec des voitures anciennes. Si c’est une voiture récente, pas sûr que le propriétaire accepte un phare d’occasion’
»

Jean-René Martel, agent Peugeot à Neufchâtel, est plus circonspect : «
Encore faudra-t-il trouver des pièces. Cela fait deux mois que je cherche une porte d’occasion de Clio
. Je n’en trouve pas. »

« Pas certain » que le coût soit moindre

Francis Ambeza, garagiste à Outreau, se voit mal faire le tour des casses automobiles pour trouver une pièce. «
Pour l’instant, le système logistique n’existe pas.
Donc on devra appeler les revendeurs de pièces détachées qui vendent en moyenne à 50 % du prix du neuf. S’ils ont la pièce, il faudra aller la démonter, la remonter. Le temps passé va se traduire en coût de main-d »uvre. Pas certain que le client soit gagnant à privilégier une pièce d’occasion par rapport à une pièce neuve qu’on aura en deux jours. »

Et on ne parle pas du travail que nécessite une pièce d’occasion. «
Sur un pare-chocs, on passe vite une heure à le remettre en état, le repeindre etc. C’est de la main-d »uvre supplémentaire
», ajoute Alain Lantoine.

Jean-René Martel pense aux nombreux référencements de pièces. «
Sur une Peugeot 207, il y a quatre ou cinq modèles de phares. Encore faudra-t-il trouver le bon. »

Le dispositif concernera seulement la carrosserie (portière, aile, capot, phare’). Car il est difficile de savoir si une pièce mécanique est en bon état. «
Je viens de remplacer un moteur d’essuie-glace, indique l’agent Peugeot de Neufchâtel. Je suis allé le démonter chez Hardy. Je l’ai remonté, au final, il ne marche pas. Je vais le ramener. C’est du temps de perdu qui ne sera pas facturé. »

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