La polémique enfle autour du docu-réalité de M6 La Rue des allocs (VIDÉO)

La polémique enfle autour du docu-réalité de M6  La Rue des allocs (VIDÉO)

Dernier coup de boutoir avant la diffusion des deux premiers épisodes, ce mercredi soir, la FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale) vient de demander au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) d’intervenir «pour suspendre la diffusion» du programme «stigmatisant et honteux face à la détresse sociale que vivent près de 8 millions de personnes pauvres en France». Le CSA précise qu’il «ne peut intervenir avant la diffusion d’un programme».

À Saint-Leu, un quartier d’Amiens

Adaptée de Benefits Street, une émission anglaise, la série «capte la réalité» d’un groupe d’habitants du quartier de Saint-Leu, l’un des plus pauvres d’Amiens, déclare Stéphane Munka. Saint-Leu connaît «un
taux de chômage de près de 40%» (contre 19% pour Amiens), précise-t-il. La «plupart» des habitants «vivent des allocations, de la débrouille parfois, et peinent à joindre les deux bouts», souligne le docu-réalité.

Pour L’Humanité, qui y consacre mercredi une double page intitulée «Télé-Poubelle», la caméra «aime à les voir souvent bourrés.Le pauvre boit, et de la bière de mauvaise qualité, il faut le savoir.» Le quotidien Libération mercredi titrait «les pauvres aiment l’alcool et le tuning». De fait, la plupart des intervenants du premier épisode sont filmés canettes de bière en main, manifestement dans un état proche de l’ébriété.

« Ce sont les images banales du désespoir »

Le réalisateur qui a travaillé pour Spécial Investigation sur Canal +, ou Infrarouge sur France 2, dit «comprendre ces réactions». Mais «qu’est-ce que je fais quand j’ai 80% des gens qui boivent Je comprends le débat mais comment résoudre ça, je fais de la censure », interroge-t-il. «Le vrai discours du doc est de dire que le chômage détruit», ajoute Stéphane Munka, «ce sont les images banales du désespoir», des gens marginalisés, privés d’une vie active. Son propos est de demander : «Comment s’en sort-on avec moins de 1000 euros par mois », explique-t-il, «et ensuite donner des visages aux chiffres du chômage».

Le dernier épisode, en particulier, fait un retour six mois plus tard, auprès de certains personnages. «Tout ce que j’espère, c’est qu’ils montreront la réalité de ce qu’ils ont tourné et pas des montages qui nous feraient passer pour des cas sociaux», a confié Cindy, l’une des protagonistes du film, au Courrier Picard. Aucune date pour les deux épisodes suivants n’est encore annoncée.

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