La gare de Lens monument historique rénové a des quais hi-tech et uniques en France
Jennifer Husson, architecte, peut savourer le fruit de son travail à la gare de Lens. D’un côté, elle devait prendre en compte toutes les exigences liées aux flux et aux demandes des utilisateurs du réseau et de l’autre, respecter le cadre historique unique de l’architecture de la gare, classée monument historique. «
Nous avons collaboré très étroitement avec l’architecte des bâtiments de France, Catherine Madoni, et nous avons trouvé des solutions partout où c’était nécessaire. »
Cela a abouti parfois à des petits miracles. L’accueil clientèle a changé de place, pas moins de 200 m2 au sol ont été récupérés. Mais comment faire pour retrouver le même carrelage au sol que dans le hall «
Le marbre d’origine venait des carrières de Boulogne et elles n’existent plus, explique Jennifer Husson, mais nous avons réussi à trouver notre bonheur dans les stocks encore disponibles !
»
« Du vieux avec du neuf »
Quant aux portes métalliques du hall central, classées elle aussi, elles constituaient un autre casse-tête en raison de leur poids : 120 kilos chacune. L’objectif, en faire des portes battantes automatiques, relevait de l’improbable mais une solution a été trouvée là aussi : «
70 % des ouvrages métalliques ont été conservés dans l’état. Concernant les 30 % restant (dont les portes), on a fait du vieux avec du neuf, à l’identique, avec un poids qui ne dépasse pas 60 kg par porte. » Le tour était joué. Le diable se trouve parfois dans les détails. Quelques-unes des poignées de ces portes avaient été perdues au fil des ans. Cela n’avait guère d’importance puisqu’elles n’avaient plus d’usage’ eh bien, les petites mains du chantier en ont trouvé des identiques.
Quant aux fresques intouchables et inviolables elles ont été elles aussi restaurées ainsi que les parois vitrées supérieures. Dans la mesure où tous les points de vente ont été « dégagés » de l’aire centrale, on retrouve aujourd’hui la même impression qu’au premier jour, en 1927, une fois la reconstruction d’après-guerre achevée.
Le passager habitué ne verra sans doute pas tout ça du premier coup d »il. Il va commencer par constater que sur les bancs et autres bornes qui ont été installés, on peut se brancher partout, une nécessité absolue aujourd’hui. Un mobilier amovible le cas échéant si l’expérience des premiers mois n’était pas tout à fait concluante. Le coût général du chantier de rénovation est de 750 000 , dont 130 000 subventionnés par la Région.
Lens accueille le premier abri de quai nouvelle génération en France
Francis Ansotte est intarissable sur le sujet. Le responsable de la conduite des projets « Manche-Nord » livre les secrets de l’abri high tech, unique en son genre en France, mis à la disposition des usagers sur le quai le plus fréquenté de la gare de Lens.
Une belle bête, c’est vrai, avec sa capacité d’accueil d’une cinquantaine de personnes à une température minimum garantie à’ 11º. Trois zones différentes sont matérialisées et chacune a sa spécificité. L’ensemble est autonome en énergie grâce à une installation photovoltaïque installée sur le toit.
Le courant sert à activer un dispositif numérique complet qui donne des infos sur la gare mais aussi la ville, le tourisme local, etc. Du jamais vu pour les usagers ! On peut voir aussi en direct l’info des départs et des arrivées et on entend distinctement les messages audio.
Le site de Lens a été choisi dans la mesure où le quai aménagé récemment est aux normes lui aussi, que l’espace était suffisamment large. Ce prototype (170 000 ), ou plutôt les enseignements à venir, serviront à entamer un plan d’action national.
Pour l’instant, 75 % des personnes questionnées sont très satisfaites. Pour ceux qui auraient oublié comment c’était avant, il suffit de regarder sur l’autre quai. Là, et ce n’était pas si mal, on pouvait être abrité de la pluie et c’est à peu près tout !