La détention des migrants en Grèce  devrait cesser  juge le secrétaire général de l’ONU

La détention des migrants en Grèce  devrait cesser  juge le secrétaire général de l'ONU

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a déclaré samedi 18 juin que « la détention » en Grèce des migrants arrivés depuis l’entrée en vigueur de l’accord UE-Turquie, le 20 mars, « devrait cesser immédiatement ».

En visite sur l’île de Lesbos, principale porte d’entrée des migrants en Grèce, M. Ban a appelé l’Europe à « répondre de manière humaine, et inspirée par les droits de l’homme » à la crise migratoire. « La détention n’est pas la solution », a-t-il poursuivi.

Il s’exprimait après avoir visité les deux camps de l’île qui accueillent environ 3 400 personnes, la plupart retenues avant un probable renvoi en Turquie selon les termes de l’accord UE-Turquie.

« Un Syrien réinstallé pour un Syrien renvoyé »

Le pacte UE/Turquie, destiné à tarir les traversées de migrants des côtes turques vers les îles grecques, permet le renvoi en Turquie des migrants, y compris des demandeurs d’asile syriens, arrivés en Grèce après le 20 mars. En contrepartie, l’UE a accepté de verser six milliards d’euros à Ankara et s’est engagée, pour chaque Syrien renvoyé, à en « réinstaller » un autre depuis la Turquie dans un pays membre, dans la limite de 72 000 places.

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Les flous juridiques de l’arrangement entre l’UE et la Turquie

M. Ban a reconnu « les difficultés » face à la crise migratoire mais a exhorté le monde à « relever les défis » de la migration, estimant qu’il en a « les moyens, la capacité et le devoir ». « La communauté internationale doit faire davantage pour résoudre les conflits et régler les problèmes qui causent tant de souffrances » a-t-il dit.

Dans un camp géré par des volontaires, à proximité du centre de détention de Moria.

Loulou d’Aki pour « Le Monde »

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Plus de 48 000 migrants coincés en Grèce

Au total, selon le décompte officiel, il y avait samedi 8 471 migrants sur les cinq îles grecques situées face à la Turquie en mer Egée, majoritairement arrivés depuis l’entrée en vigueur de l’accord controversé.

Il y a également en Grèce continentale, répartis dans plusieurs dizaines de camps assez sommaires, plus de 48 000 migrants arrivés avant le 20 mars, mais coincés là par la fermeture début mars des frontières des pays situés au nord de la Grèce.

Reportage :
 

En Grèce, dans les camps de migrants, « il y a trop de monde enfermé depuis trop longtemps »

L’accord UE-Turquie a eu pour effet de provoquer une baisse considérable des arrivées sur les côtes grecques, mais il a aussi suscité de nombreuses critiques de la part des défenseurs des droits de l’homme. L’ONG Médecins sans Frontières a d’ailleurs annoncé vendredi renoncer à tout financement de l’UE et de ses Etats membres pour dénoncer leur politique migratoire « honteuse », jugeant que l’Europe « se focalise plus sur la dissuasion que sur l’aide et sur la protection à apporter aux personnes qui en ont besoin ».

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