Hénin-Beaumont, agressée sexuellement sur le chemin du travail par un père de famille sans histoire

Hénin-Beaumont, agressée sexuellement sur le chemin du travail par un père de famille sans histoire

Il est 6 heures, samedi. Une Héninoise, technicienne de surface, se rend au travail à vélo sur la zone du Bord des eaux. Une route qu’elle a l’habitude de prendre sauf que cette fois, près du rond-point de Quick, elle croise un automobiliste qui lui demande de s’arrêter. Elle poursuit sa route mais la C3 se gare et l’homme l’oblige à s’arrêter. Et là tout s’enchaîne : la femme se retrouve au sol, l’homme tente de l’embrasser avant de glisser la main dans sa culotte. «
Il s’est jeté sur moi, explique-t-elle aux policiers. Il m’a touché la poitrine, j’ai senti qu’il descendait plus bas et a dit Laisse toi faire, sinon je te tue.
»

La femme, apeurée, se débat et crie jusqu’à alerter le vigile d’un magasin qui accourt, pensant d’abord à un accident. L’agresseur, lui, remonte en voiture et fuit
. Vite interpellé, cet Héninois de 38 ans est ivre (1,66 g). Il explique qu’il sort d’une discothèque à Hénin et reconnaît les faits. «
Je lui ai touché le sexe, je ne lui ai rien fait d’autre
», explique-t-il rapidement.

Au tribunal lundi, ce père de famille sans histoire ne parvient pas à cacher sa honte. Face à sa victime, silencieuse, il s’excuse mais n’a pas d’explications
: «
Je ne sais pas ce qui m’a pris’ Je suis désolé pour cette dame
». Un coup de folie peut-être causé par l’alcool (une demi-bouteille de vodka dans la soirée) et la drogue (il a fumé quelques joints et prend parfois de la cocaïne). Mais cette absence d’explication ne rassure pas Me
Zehnder, avocat de la victime, qui parle de «
faits graves et inquiétants. Des faits qui laissent une sensation de peur chez ma cliente
».

« Choqué par ce qu’il a fait »

Une femme qui n’ose pas imaginer ce qui se serait passé si le vigile n’avait pas entendu ses appels à l’aide’ Pour le procureur, Jean-Pierre Roy, «
l’alcool et les stupéfiants ne sont pas une explication suffisante
» pour cet homme comparé par le vigile lors de l’agression à «
un animal qui tournait autour de sa proie
». Parlant d’une dérive depuis quelques semaines et de faits inquiétants, il a requis 2 ans de prison dont un avec sursis et mise à l’épreuve, avec un mandat de dépôt à la clé. Une peine trop lourde pour son avocate, Me Verfaillie, qui défend un homme sans casier judiciaire, «
choqué par ce qu’il a fait et qui dit lui-même que c’est abominable
». Elle a plaidé pour un bracelet électronique pour ce trentenaire qui a un travail, une compagne, des enfants et chez qui le psychiatre n’a relevé aucune dangerosité.

Les juges ont suivi les réquisitions du procureur qui envoient Grégory Coquelin en prison. Il est aussi inscrit au fichier des délinquants sexuels et a l’interdiction d’entrer en contact avec la victime à qui il devra verser 3 000 de dommages et intérêts.

S. D.

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