Grève des contrôleurs , l’aéroport international de Bruxelles ralenti quelques jours après sa réouverture

Grève des contrôleurs , l'aéroport international de Bruxelles ralenti quelques jours après sa réouverture

Si vous devez prendre l’avion ce mercredi à Bruxelles-Zaventem, consultez le site internet de l’aéroport avant de partir. Car dans le principal aéroport de Belgique, c’est la pagaille ! Plus de 200 vols ont été annulés ce mercredi matin. «
On est arrivés à l’aéroport et les vols étaient annulés.
» Cela fait plus de douze heures que Christophe attend, espérant pouvoir prendre un autre avion.

D’après Le Soir, les connexions supprimées avec la capitale concernent la France, le Royaume-Uni, la Pologne, la Suède, l’Italie, la Hongrie, l’Allemagne, l’Espagne, la Suisse, le Danemark, la République tchèque, la Norvège et la Russie.

La situation se rétablit progressivement. «
Nous avons pu assurer d’abord 15 vols par heure, puis 25 et enfin 40
», rapporte le porte-parole de Belgocontrol, la société publique chargée de la sécurité du trafic aérien dans le ciel belge, Dominique Dehaene. En temps normal, la capacité maximale est de 76 vols par heure.

Malgré tout, l’aéroport offre la possibilité aux voyageurs qui devaient prendre l’avion ce mercredi de déplacer gratuitement leur vol. Mais, pour l’heure, ils doivent le faire
sur place et non en ligne, et déplacer leur vol à une date antérieure au 13 juillet.

Accord de fin de carrière contesté

Les contrôleurs ont commencé leur mouvement de grève ce mardi, après la signature d’un accord de fin de carrière qu’ils contestent. Cet accord, conclu entre la direction et un syndicat, porte à 58 ans, contre 55 auparavant, l’âge maximal de la «
mise en disponibilité
» des contrôleurs.

Selon la direction de Belgocontrol, une association représentant quelque 80 de ses 280 agents, la « Guilde des contrôleurs aériens », a incité ses membres à se déclarer malades et inaptes à assurer leur service. Ce que cette association réfute.

Relance compromise après les attentats

L’aéroport de Bruxelles-Zaventem était resté fermé 12 jours après les attentats meurtriers qui l’ont frappé le 22 mars. Le trafic avait progressivement repris le 3 avril grâce à la mise en place d’un hall provisoire et à un renforcement de la sécurité, mais un retour à la normale n’était pas prévu avant plusieurs mois.

De nombreuses voix se sont élevées en Belgique et à l’étranger pour dénoncer cette grève qui, d’après ses détracteurs, compromettrait à nouveau la relance de l’activité aéroportuaire à plein régime. «
Brussels Airport est le deuxième plus gros moteur économique du pays. Quelques personnes jugent nécessaire de jouer avec leur avenir et l’avenir de dizaines de milliers de travailleurs
», s’est insurgé le patron de l’aéroport, Marc Descheemaeker, sur la radio flamande VRT.

«
Je n’accepte pas qu’une poignée décide de prendre le pays en otage, de mettre notre image et notre situation économique en danger
», a abondé le Premier ministre Charles Michel, en dénonçant une «
grève sauvage totalement inacceptable
».

«
Ce pays n’a plus besoin désormais de terroristes pour se faire exploser, il est en train de le faire tout seul, par ses absurdités, ses débandades, ses pantalonnades
», a dénoncé le quotidien Le Soir dans un éditorial cinglant titré «
Ce pays est son pire ennemi
».

Les syndicats traditionnels et les ministres des Transports, Jacqueline Galant, et de l’Emploi, Kris Peeters, ont appelé les contrôleurs à «
reprendre le travail aussi vite que possible
», à l’issue d’une réunion d’urgence à laquelle la Guilde n’a pas été conviée.

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