Geek Days à Lille Grand Palais jusqu’à ce dimanche soir , et Dieu créa le fan
Jouer au rugby jedi. Indice geek : 5/10.
L’arbitre, c’est Obi-Wan Kenobi, et personne n’aurait l’idée de l’insulter. Les deux équipes de padawans (les apprentis jedis), sabres lasers rouges et sabres lasers verts, trépignent. Au coup d’envoi, sur fond de Marche impériale, tout le monde se rue sur la balle, alias le drone BB-8 de Star Wars VII. Mieux que le quidditch.
Construire son R2D2. Indice geek : 10/10.
Lui, il est encore plus populaire que Donald (Trump ou Duck). R2D2 fait exploser le compteur des selfies. L’astrodroïde a un maître. Il ne s’appelle pas Luke mais Boris. Le Villeneuvois a construit de ses mains ce robot qui roule, pépie et s’illumine. «
Combien d’heures de travail
», s’enquiert-on. «
Quatre ans
», réplique Boris. Ce fondu d’informatique assure, sans rire, avoir «
deux mains gauches
». Mais il a trouvé dans son club de « builders » l’aide nécessaire pour recréer R2D2. Sans la projection d’hologrammes. Trop gadget.
Défiler avec des oreilles de lapin. Indice geek : 8/10.
Sakura colle des bourre-pifs. Edward aux mains d’argent enlace sa douce Kim. Harley Quinn (la nana du Joker), version mec, fait tournoyer son maillet géant, et la Belle, version Disney, sa jolie robe bleue. Sur la grande scène, le concours de cosplay (déguisement souvent fait main) brasse manga, jeu vidéo, animes. Farandole d’armures baroques, de jupettes bariolées, de J-pop (pop nippone) et d’oreilles de lapin. Un casting à faire pâlir les Avengers.
Monter dans la DeLorean avec le Doc. Indice geek : 3/10.
C’est fait, il est dedans. Joseph, 12 ans, tient le volant de la DeLorean de Marty McFly. Sa maman, Christine, est assise à côté, et on ne sait pas lequel est le plus heureux. Le Doc règle le timecode : «
Vous voulez aller quand
» «
Le 18 mai 2026, à 8 h 31
», répond Christine. Prête au départ. Sauf que le savant a oublié de faire le plein de plutonium. Pas grave, Joseph a pu poser avec le Hoverboard, le skate volant de Retour vers le futur 2. On est un peu jaloux.
Miniaturiser The Walking Dead. Indice geek : 9/10.
Certains regardent bêtement la série télé d’AMC. Pas les cinq orfèvres de Ch’ti Lug, qui ont reconstitué en Lego les six saisons des aventures de Rick et ses potes. Un diorama de 13 m2 peuplé de 500 zombies jaunes, qui reprend les grandes scènes de The Walking Dead. «
Ma spécialité, c’est la végétation
», confie Jérôme, le visage tuméfié par les maquilleuses. Il faut 24 heures pour replanter les arbres chaque fois que la maquette est déplacée. D’abord cartographiés sur papier, les dioramas sont prévisualisés en 3D par l’équipe avant d’être assemblés. Les cinq amis n’attendent plus que la saison 7 pour reprendre leur travail de bénédictin.
Ce qui vous attend ce dimanche
Gamers, programmeurs, maquilleurs, artisans, fans de tous poils et commerçants (le salon regorge de boutiques de tee-shirts, figurines, posters, armes, peluches’) remettent le couvert ce dimanche. Parmi les animations (voir le site internet pour le programme complet), notons un blind-test de génériques de dessins animés à 12 h 30 (grande scène) et un défilé de cosplay à 14 h 30 (grande scène).
Ce dimanche de 10 h à 19 h, à Lille Grand Palais, 1, boulevard des Cités-Unies. 9 la journée. Gratuit pour les moins de 8 ans.
www.geek-days.com
Geeks de tous les pays, unissez-vous
Les salons et les conventions autour de la pop culture pullulent. Ils ciblent souvent une chapelle du geekdom, l’univers geek, qui n’en manque pas : manga, animes, comics, séries, jeux vidéo, jeux de rôles, cinéma, Lego’
Le charme de ces Geek Days à Lille Grand Palais est d’embrasser tout le geekdom, sans distinction. Les cosplayers Assassin’s Creed croisent Pikachu, les Transformers géants coudoient le TR-TT (le bipode impérial), des ingénieurs steampunk avisent des ronins échevelés, des jedis en robe de bure passent devant des stands d’AK-47 (factices), le Trône de fer cohabite avec des petits Mario en perles, Iron Man et Lupin se tirent la bourre derrière les vitrines, des chevaliers bardés de cuir croisent des nymphettes aux cheveux bleus.
Le tout dans un esprit de tolérance notable, qui permet à un barbu de déambuler avec le plus grand sérieux en tenue de licorne ou à une demoiselle gironde d’incarner une gracile héroïne Disney. Une magie qui se dissipe sitôt passée la sortie.