Gabon , des émeutes et l’Assemblée nationale en flammes à Libreville

Gabon , des émeutes et l'Assemblée nationale en flammes à Libreville

Il n’aura fallu de fait que quelques minutes après la proclamation des résultats pour que les quartiers populaires de la capitale s’embrasent. En fin de journée, c’était l’Assemblée nationale qui était en flammes et des incendies étaient visibles ailleurs. Dès le milieu de l’après-midi, des milliers de jeunes, mais aussi des femmes et des hommes d’un certain âge déferlent dans les rues des «mapanes» (bidonvilles) pour crier leur colère dans une ville de facto en état de siège. Leur favori, Jean Ping vient d’être défait d’une courte paille (48%) face au président sortant (49%).

«Ping heho, Ali dégage !», hurlent les manifestants brandissant des tiges de palmier, alors que le ministre de l’Intérieur vient d’annoncer le président sortant vainqueur face à son rival Jean Ping.

Des blindés sont positionnés

Dans les «PK» (sortie de la ville), les quartiers Nzeng Ayong ou encore Nkembo, des détonations lourdes éclatent et des colonnes de fumée noires s’échappent à plusieurs dizaines de mètres dans le ciel. Sur la voie express, qui contourne la capitale par l’est, des manifestants tentent de rejoindre le quartier général de Ping. Les plus énervés brûlent ce qu’ils trouvent (pneus, poubelles…) sur leur passage.

Les gendarmes anti-émeute dispersent les mouvements de foule vers des ruelles en terre à coups de grenades lacrymogènes et assourdissantes, et de canons à eau. Si la situation s’envenime, ils sont armés de kalachnikov. Des blindés sont positionnés à plusieurs carrefours stratégiques entourés de très nombreux policiers, gendarmes et militaires avec casques lourds et boucliers.

La nuit tombe, l’Assemblée nationale est à présent en flammes. Un partisan de Ping témoigne sur place: «des manifestants en colère ont brûlé toutes les voitures autour, ensuite ils sont entrés à l’intérieur du bâtiment et ont mis le feu».

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