Fusillade rue du Faisan à Lille, les commerçants ne veulent pas tomber dans la psychose (VIDÉO)

Fusillade rue du Faisan à Lille, les commerçants ne veulent pas tomber dans la psychose (VIDÉO)

Mardi matin, 11 h, la place des Halles Centrales se réveille doucement. Un peu plus de 24 h après la fusillade qui a fait un blessé rue du Faisan, les rideaux des commerçants se lèvent, on installe les terrasses, et on ne parle que de ça. Tout en restant serein, sans psychose notable’ Le gérant du restaurant le Dahu est d’ailleurs au téléphone à ce propos. C’est Giovani, son employé, qui est arrivé le premier lundi matin, vers 9 h 30. «
La police scientifique était sur place, j’ai vu le pare-brise de la voiture en miette.
»

Est-ce qu’il est choqué, étonné «
Pas vraiment, concède le jeune homme. Les bagarres à la sortie des boîtes de nuit du quartier, on a l’habitude, c’est quasiment tous les week-ends. Je me suis déjà fait moi-même agresser il y a quelques semaines le soir après le service, donc je n’emprunte plus les petites rues. Mais que ça prenne ces proportions-là, c’est vraiment hallucinant.
»

Alexandra travaille au Laser Game évolution qui se trouve à 100 mètres à peine du lieu où les coups de feu ont été tirés suite à une altercation à la sortie de la boîte de nuit le Network. «
Je ne suis presque pas étonnée que ça ait eu lieu’ Mais personnellement je ne me sens pas en insécurité.
» La jeune fille préfère miser sur la prudence que sur la peur. «
Je prends juste conscience qu’il est facile de se procurer une arme aujourd’hui.
»

Dans l’un des bars situés en face des Halles, Bertrand, derrière son comptoir, raconte avoir entendu les détonations. «
Sept ou huit coups de feu, mais j’ai d’abord pensé à des pétards. J’étais en train de tout préparer avant l’ouverture.
» Pour autant, Bertrand garde le sourire : «
Ça fait partie de la vie nocturne d’une grande ville’
»

« Le parking du Match, c’est un no man’s land la nuit »

À deux pas de là, la pharmacie des Ha
lles est ouverte 7 jours sur 7, 24 h sur 24. «
La femme de ménage était en train de nettoyer les vitres à l’extérieur quand elle a entendu les coups de feu. Elle a ramassé son seau et est rentrée immédiatement
», raconte Thomas, l’un des pharmaciens.

Pour lui c’est clair, il travaille ici depuis six ans et demi et le problème de l’insécurité est grandissant dans le quartier. «
Le parking du Match, c’est un no man’s land la nuit, ça mériterait un peu plus de mesures de sécurité’
»

Alexandra, elle, n’est pas convaincue que ce soit nécessaire : «
De toute façon, on ne peut pas mettre un gardien devant chaque porte.
» Le restaurant Kemer n’a pas pu ouvrir ses portes lundi midi puisque la rue des Faisans était bloquée à la circulation. Pas de quoi enlever le sourire du patron. L’inquiétude non plus ne semble pas l’envahir.

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