Forte mobilisation dans la région contre la loi El Khomri (VIDEOS)

Forte mobilisation dans la région contre la loi El Khomri (VIDEOS)

Rondeurs encore enfantines et pancartes fraîchement « stabilotées », Nassime et Lorenza, étudiants de 19ans en licence socio-économique, marchent vers la porte de Paris, vers, en fait, leur première manif. «
Il fallait qu’on soit là ! Le peu qu’on connaît du travail au travers de nos stages, ça nous fait peur ! Alors si on ajoute de la flexibilité’
» Ils rejoignent d’autres étudiants de Lille1 et Lille3, s’alignent derrière une banderole. Les haut-parleurs se mettent à hurler, le cortège démarre en ce début d’après-midi et n’en finit pas de s’étendre. La police parlera de 10000 manifestants, les syndicats de 20000.

« Mieux licencier pour embaucher »

À 17ans, Charlotte, en terminaleL à Hazebrouck, trouve juste que c’est «
super touchant
» cette foule qui «
tend vers le même objectif, la même cause
». Elle comprend moins l’absence des profs de son lycée : «
En philo, on nous parle de lutte, de liberté et le prof ne fait pas grève ! Et puis, il faudrait qu’on nous explique mieux les choses. Dès qu’on nous parle travail, c’est pour nous dire qu’il y a du chômage et qu’on va galérer. Ça donne envie’ Et cette loi ne va rien arranger. Elle va permettre de mieux licencier pour embaucher, tu parles d’une logique !
»

Une heure que le cortège a démarré et les derniers manifestants n’ont toujours pas atteint la grand-place de Lille. Il y a un monde fou avec une forte présence syndicale (CGT-FO-FSU-Solidaires-UNEF-UNL) et des salariés qui portent les couleurs de leur boîte. Certains disent qu’ils n’avaient pas vu une telle mobilisation depuis les manifs contre la réforme des retraites en 2010.

Casque de Viking et autocollants

Casque de Viking vissé sur la tête, bardé d’autocollants, Éric est technicien d’atelier chez Tata Steel à Maubeuge et élu CGT : «
Ça me gonfle d’entendre que le peuple français n’arrive pas à évoluer. C’est quoi ce système où on propose d’abord un texte qui rogne sur tous nos droits et où on discute après Moi j’ai encore huit ans à faire mais les jeunes’
»

C’est aussi pour les autres que Colette, 65ans, de Wattrelos, institutrice à la retraite, défilait hier : «
Avec cette loi, on leur propose des conditions de travail encore plus déplorables. Ma présence n’est qu’une modeste contribution mais je serai là jusqu’au bout !
»

À 18h, les derniers manifestants se dispersent enfin place de la République. Agent territorial pour l’agglo de Lens-Liévin, Grégory, 34ans, porte la lettre E du mot « asservi » : «
Oui, on est nombreux, plus que le 9mars, mais est-ce qu’ils vont nous écouter
»

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