Foot-Italie-France en amical , Raphaël Varane referme une drôle de parenthèse

Foot-Italie-France en amical , Raphaël Varane referme une drôle de parenthèse

Dans une minuscule salle du Stadio San Nicola, bondée et privée d’air frais, Raphaël Varane et Didier Deschamps ont fait irruption pour lancer la nouvelle saison des vice-champions d’Europe, ce mercredi en milieu d’après-midi. Dix minutes pour le défenseur du Real, top chrono, le temps de raconter sa frustration d’avoir manqué l’Euro et le plaisir de démarrer une nouvelle histoire, avec cinq potes de sa génération 1993 (Areola, Digne, Umtiti, Pogba et Kondogbia).

Dehors, Bari est impassible à cette petite secousse médiatique, plongée dans sa fin de saison touristique, occupée à étendre les lessives des gamins au balcon avant la reprise de l’école.

Frustré pendant l’euro

Loin de la chaleur étouffante qui règne sur le Corso Vittorio Veneto, Varane garde la tête froide : «
Ça a été une grosse déception de ne pas participer à l’Euro, mais je souhaite laisser ça derrière moi, et j’espère simplement que ça va me rendre plus fort, a expliqué l’ancien Lensois. La décision (de lui faire quitter la compétition sur blessure) qui a été prise par le staff, c’était pour le bien du groupe, de l’équipe. Ce fut une déception, mais c’est une décision que je comprends. C’est passé. C’est sûr que ça m’a forgé un mental. »

Dix jours après son départ de Clairefontaine, Varane avait repris l’entraînement à Madrid, quasi rétabli, et voir ses potes filer en finale sans lui, protégés tant bien que mal par Rami ou Umtiti, a nourri la frustration en lui. Mais il ne tapera pas sur ses petits camarades, pas le genre de la maison. «
J’ai suivi la compétition, j’ai suivi tout le monde, mais je n’aime pas parler des cas individuels. Il y a des joueurs qui se sont greffés, ils se sont parfaitement intégrés au groupe et ont donné le maximum, c’est le principal.
»

« C’est logique qu’il revienne »

À l’époque, il avait tenu à glisser des messages à ses partenaires, par voie de presse, et fut très présent au soir de la finale. Un calcul politique, une facette de sa personnalité «
C’est ma façon d’être, j’aime aider les autres, j’espère avoir pu motiver certains par des mots, des messages. C’était la seule façon pour moi d’être présent.
»

Quoi qu’il en soit, personne ne l’a oublié, surtout pas le sélectionneur. Si Umtiti s’est révélé, personne ne semble en mesure de lui faire de l’ombre dans cette sélection dont il est déjà un leader naturel. Son début de saison au Real Madrid valide ce constat.

Deschamps : «
Raphaël C’est un joueur sur lequel je compte depuis plusieurs années, il était là au début de l’aventure. Oui, une blessure l’a privé de l’Euro, mais ça ne change pas ce que je pense de lui. Il faisait partie du groupe, c’est logique qu’il revienne, il a une expérience importante du haut niveau en Bleu ou avec le Real. »

C’est l’heure pour lui de reprendre le fil de son histoire. Sa jeunesse est son alliée.

L’Italie mise sur Bari et Ventura

Antonio Conte s’est envolé, parti à Chelsea, et avec lui, c’est toute une dynamique que l’Italie a eu peur de voir s’évanouir, cet été, en même temps que son sélectionneur.

Auteur d’un Euro encourageant (quart de finaliste face à l’Allemagne), la Squadra ne voulait pas perdre les bonnes ondes accumulées et a misé sur un tandem rassurant pour se relancer : un baroudeur expérimenté (68 ans), Giampiero Ventura, à la tête de la sélection, et Bari comme première étape, où l’Italie cultive des stats hors normes : huit victoires, un nul.

En ville, Luca est comme un fou, le seul d’ailleurs à s’extasier et à déchirer la quiétude ambiante : «
Vous avez vu notre stade Ce n’est pas fait pour la deuxième division (Bari évolue désormais en Serie B), c’est un stade de Ligue des champions, ça ! Superbe ! Et Ventura, c’est très malin comme choix. Il était notre coach à Bari il y a cinq ans, il est très intelligent, il ressemble un peu à Conte sur le plan tactique et les choix.
»

La France est prévenue : déjà apparue très soudée pendant l’Euro, un modèle d’abnégation et de solidarité, l’Italie n’a pas modifié ses (bonnes) recettes.

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