Foot-Coupe de France , 12 avril 2000 le jour où Calais a terrassé Bordeaux à Bollaert (VIDÉOS)

Foot-Coupe de France , 12 avril 2000 le jour où Calais a terrassé Bordeaux à Bollaert (VIDÉOS)

Extraordinaires Calaisiens. Ils ont réalisé l’exploit de leur vie en éliminant le champion de France en titre après un match héroïque qui les a amenés jusqu’à la prolongation. Là, après avoir mené 1-0 et s’être fait rejoindre, ils ont trouvé les ressources morales et physiques pour prendre le grand large en inscrivant deux buts, synonymes de finale.

Ils l’ont fait ! En jouant leur jeu, en ne se posant pas de questions, en « secouant » les Bordelais physiquement et tactiquement, en ne ratant pas les occasions qu’ils se créèrent, les Calaisiens se sont qualifiés pour la finale de la Coupe de France. Et ce n’est vraiment pas volé ! Quel bonheur pour Calais. Et tout le football !

Histoire de justifier leur réputation, les Calaisiens avaient entamé le match comme d’habitude. Pour jouer. Pour gagner ! Exerçant un gros pressing, portés par un milieu de terrain abattant un travail énorme, à l’instar de Cédric Jandau chipant des ballons à Dugarry comme à la parade, impeccables dans le placement et le replacement défensif, les Maritimes impressionnaient par leur sécurité.

Passage difficile

Même s’ils connurent un passage difficile, peu avant la pause. Mais Cédric Schille fit son affaire d’une reprise en pivot de Laslandes (40e), avant que Christophe Hogard ne « gratte » un ballon en milieu de terrain, pour aller tirer trop mollement à l’entrée de la surface.

À la reprise, tout demeurait possible. Mais il fallait s’attendre à ce que Bordeaux fasse quelque chose. De fait, son 4-4-2 se mua en 4-3-3, Stéphane Ziani jouant plus en pointe. Les Calaisiens eurent alors un peu tendance à laisser faire. Résultat, un centre de Laslandes trouva Legwinski à la réception. La reprise de la tête heurta la transversale (54e). Dans la foulée, Schille dut s’interposer devant Dugarry (56e).

Le renard Ladislas Lozano réagit aussi sec. Jérôme Dutitre, qui avait tant travaillé, fut remplacé par le polyvalent Mathieu Millien (56e). Cela n’empêcha pas un flottement défensif que Legwinski mit à profit pour permettre à Cédric Schille de signer un exploit d’une manchette (62e).

S’ensuivirent des instants critiques. Laslandes manqua d’un poil la reprise d’un service idéal de Ziani (66e), puis Jocelyn Merlen s’en alla mettre en corner un ballon que Dugarry croyait dans le but (73e). Mais que Ramé ait dû dévier en corner un missile d’Hogard (72e), avant que les Calaisiens ne remettent la tête hors de l’eau en regagnant des duels, eut le don de perturber les champions de France en titre, autrement moins sereins que le vendredi précédent à Sedan.

KO parfait

A preuve, ce déboulé de « Manu » Vasseur, qui permit à Gérard de délivrer un centre. Hélas, Hogard fut un poil court (82e). Mieux, il fallut un Ramé « version internationale » pour stopper un ciseau retourné de Vasseur, suite à un gros travail de Gérard (86e). Cédric Schille ne voulant pas être en reste s’interposa sur le ballon de qualification que Laslandes avait mal négocié (90e).

Bref, la prolongation était inévitable. Et c’était déjà un colossal exploit. Mais cela ne pouvait pas suffire à ces formidables compétiteurs, poussés par un stade en délire. Un stade qui explosa de bonheur quand Mickaël Gérard déboula sur l’aile droite, mit le ballon dans l’espace laissé libre par une défense élastique. Cédric Jandau arriva dans l’axe, et exécuta Ramé (1-0, 99e). Le pire, c’est que Gérard rata le KO parfait (104e).

Car, servi par Legwinski, Laslandes égalisa après neuf minutes de rêve. Mais ce rêve les Calaisiens le voulaient tant, que Millien le leur offrit quand, suite à un errement défensif girondin, il vint secouer les filets (2-1, 113e). Personne n’osait chanter « On est en finale ». Ce fut fait quand Benoît Lestavel, de la gauche, offrit la balle de 3-1, à Gérard au second poteau.

Les Calaisiens ont mérité leur place au Stade de France ! Et suscité l’admiration, même au-delà des frontières de l’Hexagone, comme en témoigne ce documentaire diffusé en Italie consacré à l’épopée calaisienne : « Merveilleux Calais, un rêve de coupe ».

La fiche

CALAIS (CFA) – BORDEAUX (D 1) : 3-1 ap (0-0).

Stade Bollaert.

Temps froid, averses de neige fondue, vent latéral, bon terrain, bon éclairage

38 374 spectateurs. Arbitre : M. Garibian assisté de MM. Poudevigne et Augu.

Avertissements aux Calaisiens Vasseur (40e) et Lefebvre (62e) ; au Bordelais Legwinski (76e).

Buts : Jandau (99e), Millien (113e), Gérard (119e) pour Calais ; Laslandes (108e) pour Bordeaux.

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