Fleurbaix , rentrée ce lundi matin de Turquie la famille Fauvez va tenter de vite tourner la page…

Fleurbaix , rentrée ce lundi matin de Turquie la famille Fauvez va tenter de vite tourner la page...

David Fauvez n’a pas eu besoin d’aller chercher son frère à l’aéroport de Bruxelles comme il le souhaitait. «
Il a du caractère, sourit le Grenésien. Il m’a dit qu’il rentrerait avec sa voiture. » Malgré la fatigue et des heures d’angoisse. Tony Fauvez, son épouse et leurs deux filles ils ont un garçon mais qui n’était pas parti avec eux sont arrivés à Fleurbaix ce lundi, vers 4 h. «
Ça s’est passé comme prévu. » Il y a, dans la voix de ce Fleurbaisien de 47 ans, du soulagement. Celui, tout simple, d’être rentré dans son foyer après un week-end de peurs puis d’incertitudes.

Le claquement des balles et le ballet de l’hélicoptère qui aura tourné une heure au-dessus de leur hôtel-club résonnent encore dans sa tête. «
On a lu qu’il y avait eu deux morts, mais je suis certain qu’il y en a eu plus. Il y avait quarante militaires et en face autant ou plus de policiers. On parle beaucoup d’Istanbul et d’Ankara, moins de Marmaris. Il y a tellement de business autour du tourisme’
» Tony Fauvez a besoin d’évoquer, encore et encore, l’assaut des putschistes dans l’hôtel où se trouvait, quelques heures plus tôt, le président Erdogan. «
Oui, j’ai besoin d’en parler, mais j’évite de le faire devant les enfants. » La question de l’aide psychologique se pose, évidemment. Lui évacue, comme il peut, avec des mots. «
Mais je pense que mes filles et mon épouse devront être suivies. On va faire venir le médecin à la maison. »

Le silence de l’État français

Tony Fauvez se fait peu à peu une raison. «
On n’a pas eu de chance. On est allés dans l’hôtel où vient Erdogan et on était en Turquie au moment du coup d’État. La seule chance que l’on ait, c’est d’être encore en vie.
»

Soulagé mais encore sous le choc, le Fleurbaisien est aussi en colère. Dans son viseur : l’État français, qui n’a pas été à la hauteur selon lui. «
Nous avions des copains belges, quand ils ont été rapatriés, ils ont été accueillis à la descente de l’avion, on leur a donné à manger et à boire, ils ont pu parler. Et ils ont été raccompagnés chez eux. Nous, on a acheté une bouteille d’eau en sortant de l’aéroport puis pris un bus pour récupérer la voiture.
» Le dernier message reçu de l’État français, via une cellule de crise, remonte à la nuit de vendredi à samedi, pendant l’assaut des militaires putschistes. «
Ils nous ont demandé de rester dans la chambre. Si je les avais écoutés, j’y serai encore.
»

Nous avons contacté ce lundi le ministère des Affaires étrangères afin d’avoir leur réaction. Nous n’avons pas encore eu de réponse.

Leave A Reply