Flers-en-Escrebieux , écroué après avoir menacé de tout faire sauter dans son quartier

Flers-en-Escrebieux , écroué après avoir menacé de tout faire sauter dans son quartier

Il a un coquard à l »il gauche et c’est à peu près tout ce que l’on sait des raisons qui l’ont poussé à se retrancher chez lui et menacer de tout faire sauter. Vendredi soir, Marc D., 21 ans, a beaucoup bu. Il s’est aussi beaucoup énervé contre d’autres jeunes du quartier. Pourquoi «
J’ai rien à dire, j’parle pas.
» Depuis deux semaines, le garçon ne prend plus son traitement psychotrope mais continue à consommer cannabis et alcool. Il avait encore près de 0,6 g quand le RAID l’a délogé de chez lui, samedi vers 3 heures du matin.

À Pont-de-la-Deûle, le barouf durait depuis 23 h 45. Quand les policiers sont arrivés, trois femmes se plaignaient de Marc D. Sa concubine, avec qui il vit depuis deux semaines, et qui a dénoncé des violences conjugales, mais aussi deux voisines. Les trois femmes étaient à la barre du tribunal ce lundi. Apeurées. Le prévenu est soupçonné de les avoir rejointes au domicile de l’une d’entre elles où sa concubine s’était réfugiée. Après les coups supposés, la porte d’entrée n’a pas résisté. Pourtant, «
ces trois femmes n’étaient pas concernées par les faits initiaux
», note Me
Maxence Denis, leur avocat. Et pour cause : Marc D. en avait après des jeunes du quartier. La détonation (au moins une) entendue dans la soirée, c’était un coup de feu : le jeune homme avait un fusil caché sous sa baignoire et les policiers ont retrouvé chez lui une cartouche percutée.

On ne sait pas (encore) grand chose de lui, juste que Marc D. a arrêté de consommer de la cocaïne mais touche encore beaucoup aux stupéfiants. Ça fait l’objet d’une autre enquête mais «
on a retrouvé environ cent grammes de cannabis
» aussi chez Marc D., selon Carole Pautrel. La vice-procureure est convaincue que le jeune homme «
a essayé de faire disparaître des éléments de comptabilité
» quand il s’est mis à tenter d’avaler des feuilles de papier au cours de la perquisition. Doit-on alors voir un lien avec ce cannabis et le différend qui a éclaté entre Marc D. et d’autres jeunes du quartier vendredi soir Mystère. Pour Me Marie Cuisinier en tout cas, tout cela est lié au profil psychiatrique de son client : «
On a besoin d’en savoir plus, plaide l’avocate de la défense. Pour éclairer le tribunal, il faut ordonner une expertise psychiatrique.
» Demande accordée par les juges : Marc D. sera examiné par un psychiatre d’ici son jugement le 30 mai. En attendant, il est placé en détention provisoire.

Pendant que Marc D. était aux prises avec les policiers du RAID, Antoine Péru (20 ans) buvait «
avec (s)on frère et un copain dans une voiture
» pas loin. Antoine Péru revenait du travail et il avait «
besoin de décompresser
». «
Il est serveur, c’est pas facile, dit de lui Me Marie Cuisinier, son avocate. Pour lui, l’alcool c’est de l’alcool festif.
» Si on vient à parler aussi d’Antoine Péru à la barre du tribunal correctionnel ce lundi, c’est parce que le jeune homme est voisin de Marc D. et, après avoir attendu près de deux heures à l’extérieur du périmètre de sécurité dressé par les policiers dans la rue, il a perdu patience. C’est allé crescendo. D’abord poliment éconduit, les forces de l’ordre ont dû le rattraper par le col quand Antoine Péru a franchi le barrage.

Le jeune homme a beaucoup de mal avec les forces de l’ordre. Pas plus tard que le 15 octobre, il a déjà été condamné par la justice pour s’en être pris physiquement à des policiers. Dans la nuit de vendredi à samedi, alors que ces derniers avaient largement autre chose à faire, Antoine Péru a récidivé. Poussé au sol un policier qui l’empêchait de passer et mordu à la main un collègue qui lui venait en aide. L’excuse «
Je voulais savoir si ma mère allait bien et fallait que je rentre pour me reposer car je travaillais le lendemain
», dit le prévenu, tête basse. Il reconnaît les faits en bloc : «
J’suis désolé pour tout ça… l’alcool et la fatigue ne font pas bon ménage.
» Le cannabis non plus, qu’il dit consommer «
tous les jours
». «
Vous êtes intelligent, vous travaillez, vous savez comment ça marche car vous avez déjà été condamné… Pourquoi vous en arrivez là
», questionne la juge Agnès Talon. «
J’ai pas pensé.
» Cinq mois ferme.

Leave A Reply