Fives-Cail le quartier qui veut séduire toute la métropole lilloise

Martine Aubry, 400 Lillois, la salle Alain-Colas. Un peu plus d’un an après la précédente réunion publique, le casting n’a pas changé. Fives-Cail, si. Depuis deux semaines, la friche n’en est plus une. Une rue nouvelle relie le métro Marbrerie au parvis du lycée hôtelier international de Lille. Sept cents élèves (un millier à terme) ont fait leur première rentrée dans l’établissement en béton rouge, qui reprend les volumes des anciennes halles. Le LHIL a été livré avec un gymnase, un internat et des services d’application, une boulangerie, un fleuriste, un restaurant. Il suffit de flâner dans le passage de l’Internationale, halle monumentale reconvertie en rue couverte, pour s’en convaincre : l’ancien fleuron métallurgique est entré dans l’après.

Martine Aubry rêve d’un food court sous une halle, une adresse branchée pour bien manger.

Depuis un an, à Fives-Cail, on a construit. Mais on a aussi discuté, beaucoup. Les ateliers projets (on en reparle demain), très concrets, ont réuni 120 habitants. « 
La plupart de leurs idées seront intégrées
 », affirme Martine Aubry. La concertation va se poursuivre mais les pistes évoquées par le maire dessinent, par petites touches, un projet urbain « 
de caractère
 », combinant la convivialité d’un quartier et l’attractivité d’une « 
destination métropolitaine
 ». Rien que ça.

Martine Aubry a confirmé que Fives-Cail allait jouer crânement la carte de la gastronomie. Avec pour fer de lance un 
food court sous une halle. L’édile, charmé par l’exemple lisboète, décrit un espace de 300 places entouré par « 
15 à 20 cellules
 » confiées à des restaurateurs. Martine Aubry songe moins aux food courts des centres commerciaux, synonymes de malbouffe, qu’à une déclinaison urbaine, capable « 
d’attirer au-delà de Fives
 ». De même évoque-t-elle l’implantation d’une unité de production, toujours dans le domaine culinaire.

Alimentation toujours, l’agriculture urbaine, promue par les riverains, sera un autre trait de Fives-Cail. L’expérience de la ferme urbaine de Saint-Sauveur, avec ses smartpots (des pots de jardinage) cultivés collectivement, est citée en exemple.

Pas de modèle local, en revanche, pour le tiers-lieu porté par Laurent Courouble, inédit sous nos latitudes. Soit, d’ici 2018, une utopie abritant un café, un resto bio, un magasin de produits bio locaux, des locaux associatifs et on en passe. Le tout dans un bâtiment en bois à la pointe de l’architecture durable et blotti sous une halle. Un condensé (privé) de l’ambition (publique) de Fives-Cail, voulu comme un parangon de performance énergétique et plus encore de gestion des eaux pluviales. L’idée de « jardins d’eau », irrigués par un réseau de goulottes branchées sur une cuve monumentale (en chantier), est toujours d’actualité.

On n’en est pas là. Prochaine étape : la construction de 313 premiers logements (mixtes), sous la conduite des promoteurs Nexity et Nacarat. Fives-Cail, on y travaille, on y apprend. Et on y vivra dès 2019.

Demain, retour sur les échanges avec la salle : piscine, cheminée et’ téléphérique.

En chiffres

25

En hectares, la superficie du projet. La friche FCB en couvre 16 à elle seule.

1 200

Le nombre de logements à terme, soit 3 000 habitants, selon une clé de répartition annoncée de 25 % de logement libre, 30 % de logement social, 15 % de logement intermédiaire (entre le libre et le HLM), 30 % d’accession aidée à la propriété.

7

En hectares, la superficie des espaces verts et publics, à terme. Les espaces verts intègrent surtout la plaine des Métallurgistes (ou Terrain sans nom) d’Hellemmes, repensée et prolongée. Les espaces publics se composent notamment de trois grandes cours piétonnes qui structurent le projet, cour Saint-Louis, cour Ouest et cour Est.

1

Comme une seule voie de circulation pour les voitures. Mais aussi comme une piscine intercommunale, entre Lille et Hellemmes. « 
Elle n’est pas abandonnée
 », a dit le maire, tout en bottant à l’après-2020.

En dates

Avril 2013. Ouverture de la Bourse du travail, QG des organisations syndicales lilloises, dans les anciens bureaux de FCB.

Septembre 2016. Ouverture du lycée hôtelier, du gymnase, de la rue André-Ballet, du passage de l’Internationale.

2019. Livraison prévue des 300 premiers logements et ouverture du « tiers-lieu », café citoyen, local associatif, vitrine durable.

2020. Livraison de 200 autres logements et terme de la première phase du projet. Il sera temps, alors, de préciser la suite, financements comme calendrier. Ah, et c’est une année électorale.

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