Fabienne Vansteenkiste 51 ans #EnMémoireBruxelles

Fabienne Vansteenkiste 51 ans #EnMémoireBruxelles

Ce matin du 22 mars, Fabienne Vansteenkiste, 51 ans, n’aurait plus dû être à l’aéroport de Zaventem où elle travaillait à mi-temps, à l’enregistrement. Elle avait prolongé de deux heures sa présence pour aider ses collègues et s’apprêtait à rentrer chez elle, lorsque les kamikazes ont déclenché leurs bombes. « Fabienne n’hésitait jamais à donner un coup de main si cela pouvait faire plaisir à quelqu’un, raconte Eddy Van Calster, son mari. C’était presque sa priorité. Elle s’est toujours sacrifiée pour les autres. » Ce rapport aux autres et la recherche d’une harmonie avec la nature, c’est toute la vie de Fabienne et de son époux.

Elle a 8 ans quand elle rencontre Eddy et 9 quand ils tombent amoureux. Ils vivent à Kinshasa, capitale de ce qui est alors le Zaïre. Fille et fils de militaires, ils voyageront beaucoup, mais ces pérégrinations n’auront pas raison de leur amour. Leur connivence deviendra fusionnelle lorsque le couple s’ouvre à la méditation et s’inscrit dans un retour aux besoins essentiels et à la nature. « Maman ne se sentait pas très bien dans la société d’aujourd’hui, trop individualiste et égoïste. Elle voulait enseigner aux gens qu’il faut s’arrêter un instant et profiter de ce qui nous entoure », raconte sa fille Jesca.

Cette philosophie de vie, le couple a cherché à la communiquer aux autres. D’abord à travers le cabinet dentaire d’Eddy où, assisté de Fabienne, il propose une approche holistique consistant à supprimer les frontières entre la médecine, les sciences, la psychologie et la philosophie.

Ange et héros

L’expérience se prolongera avec l’ouverture d’un gîte écologique, dédié à l’enseignement de la méditation, dans lequel Fabienne s’investira beaucoup, mais qui fera faillite. « On nous prenait pour des marginaux, déplore son mari, alors que nous étions des pionniers dans notre façon de voir le monde. »

Convaincu par sa vision du monde, le couple se relance en créant l’institut NeuroPscience, à Bruxelles. « Sans elle, je n’aurais jamais été aussi loin dans ce que j’ai fait, affirme Eddy Van Calster. L’avoir près de moi était une grande source de motivation. C’était mon ange et j’étais son héros. Elle avait un tel potentiel et tant de choses à apporter que je sens la nécessité de continuer à faire vivre ce en quoi elle croyait. »

De son enfance africaine, Fabienne Vansteenkiste avait conservé une immense proximité avec la nature. Son mari évoque sa passion pour son potager, les pommades et huiles de soin qu’elle fabriquait elle-même.

Installée dans la campagne namuroise, sa maison se voulait saine : intérieur en bois traité à l’huile de lin, chauffage au sol et poêle pour chauffer et cuisiner. « Nous avons même prévu de pouvoir vivre sans eau et sans électricité », ajoute Eddy Van Calster.

Mais la priorité pour Fabienne, c’étaient ses enfants, sa fille Jesca et son fils Laurens, dont elle était très proche. « C’était ma meilleure amie, dit Jesca. Je l’appelais dès que j’avais un souci. Elle conseillait, mais ne jugeait pas. C’était aussi une mamie formidable avec ses deux petits-enfants. C’était la joie de vivre. »

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Charles Van Dievort (La Libre Belgique)

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