Evacuation tendue des migrants installés dans le lycée Jean-Jaurès à Paris

Evacuation tendue des migrants installés dans le lycée Jean-Jaurès à Paris

Des bus et des voitures de police se sont dirigés, dans la matinée de mercredi 4 mai, vers le lycée Jean-Jaurès, dans le 19e arrondissement de Paris. Le tribunal administratif de la ville avait ordonné le 29 avril l’évacuation « sans délai » des migrants qui occupent depuis le 21 avril l’établissement en travaux. D’autres personnes expulsées, lundi, du campement installé sous le métro Stalingrad étaient venues s’y réfugier.

Suivez la situation avec notre journaliste sur place :

Plusieurs manifestants sont venus dans la matinée de mercredi témoigner leur soutien aux migrants. Vers 6 h 20, des heurts ont éclaté avec les forces de l’ordre, rapporte l’Agence France-Presse. La police a alors recouru à du gaz lacrymogène pour disperser plusieurs dizaines de personnes qui bloquaient l’entrée du lycée Jean-Jaurès, parvenant à libérer l’accès. Des manifestants, dont certains étaient masqués et encagoulés, ont répondu par des jets de projectiles et aux cris de : « Tout le monde déteste la police ! »

Après le retour au calme, des responsables du collectif La Chapelle debout, qui soutient les migrants, ont entrepris de parlementer à l’intérieur du lycée avec des policiers. Lors de l’audience sur la plainte déposée par la présidente du conseil régional, Valérie Pécresse, le collectif avait évalué à « un peu moins de 300 personnes » le nombre d’occupants de l’établissement scolaire en travaux.

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« Ces personnes sont mieux ici que dans la rue »

D’après Clémentine Verschave, du collectif La Chapelle debout, « beaucoup de femmes avec enfants, dont deux femmes enceintes » se trouvent dans le lycée , ainsi qu’une personne « handicapée moteur ». « Ils les évacuent mais il n’y a pas de place en hébergement à Paris. Ils vont se retrouver en hébergement d’urgence pour 72 heures maximum. Ou dans un hôtel s’ils ont de la chance », a déclaré la militante.

Le coordinateur politique du Parti de gauche, Eric Coquerel, a dénoncé une « violence injustifiée ». « Ce lycée est vide et ne sert à rien. Ces personnes sont mieux ici que dans la rue », a-t-il commenté sur place.

Saisi par le conseil régional d’Ile-de-France, le tribunal administratif de Paris avait ordonné le 29 avril, avec un délai de grâce de 72 heures, l’évacuation du lycée Jean-Jaurès. Le lycée a été investi dans la nuit du 21 au 22 avril par 150 migrants, notamment afghans, yéménites, soudanais, érythréens et somaliens, rejoints ensuite par d’autres personnes. Ces migrants venaient du campement sauvage situé sous le métro aérien de la station Stalingrad, qui a été de nouveau démantelé lundi matin. Plus de 1 600 migrants ont été pris en charge lors de l’évacuation, ce qui constitue un record à Paris.

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