Euro 2016-Yohan Cabaye , Pas là parce que je suis gentil’

Euro 2016-Yohan Cabaye ,  Pas là parce que je suis gentil'

C’est votre troisième grande compétition internationale consécutive. Cette régularité est une fierté

« Oui, celle d’être toujours présent dans ce groupe’ Je suis fier, c’est certain, et celle-là compte un peu plus parce qu’elle est à domicile. Pouvoir vivre ce moment, et le faire vivre à ma famille, c’est important. Je m’approche des 50 sélections, c’était un objectif. J’en parle avec un pote, on se dit que si on fait le calcul de tout ce que j’ai fait depuis le début, c’est pas si mal (sourire)’ Et puis, plus on avance, plus on profite des petits détails. Entendre La Marseillaise, vivre une veille de match’ »

Didier Deschamps a dit récemment que vous avez la dimension internationale. Vous le ressentez comme ça aussi

« Je sais où j’en suis, où je veux aller encore, je travaille pour. Ce n’est pas de l’arrogance, mais je sais ce que je peux faire, ce que je peux apporter à l’équipe. Si je suis toujours là, c’est aussi que le sélectionneur me fait confiance. Le coach a construit son équipe avec son idée mais je ne crois pas qu’il m’ait pris parce que je suis gentil. Je peux apporter. »

L’absence de Debuchy a été un coup dur. De qui êtes-vous proche, dans ce groupe

« Mathieu a tout fait pour y être. C’est ça qui est râlant, il a fait des efforts, et se blesser juste avant c’est triste. Je suis déçu pour lui, qu’il ne soit pas là pour profiter de ces moments-là. Après, retrouver Adil (Rami), c’est trop bien, je suis content qu’il soit là. Lucas (Digne) aussi, il y a forcément plus d’attaches. Sinon, il y a Dédé (Gignac), Jallet, Ben (Costil), Lolo (Koscielny)’ »

Vous étiez titulaire en Ukraine et au Brésil. Ce n’est plus le cas, comme le vivez-vous

« On est 23 joueurs qui veulent et travaillent pour la même chose, mais on ne peut pas jouer à 23. Notre rôle, c’est d’être en forme tout le temps parce que tu ne sais pas à quel moment on va t’appeler. Le peu qu’on va te donner, tu dois être bon. C’est ça qui est dur. Tu travailles comme les autres mais les autres jouent, ils ont le rythme. Je suis ici, prêt pour tout bousculer. »

La fusée Kanté, c’est quand même une drôle d’histoire, non

« Sa progression est fulgurante. Il ne parle pas beaucoup, voire peu. Il ne fait pas de bruit, travaille, tout ce qu’il lui arrive est mérité. Il est naturel dans le groupe. C’est vrai que c’est fou. Mais t’as l’impression que tout coule sur lui, il fait son truc, toujours le même, souriant’ »

Le troisième match à Lille, vous y pensez déjà Avec le clan Cabaye dans les tribunes’

« Oui, on y pense un peu, si on a gagné les deux premiers’ Il y aura tout le monde, ma famille, mes amis, ça va être génial. Toutes les personnes qui comptent pour moi seront là. »

Si vous n’allez pas en finale, ce sera une déception, on est d’accord

« C’est clair. C’est comme quand tu es petit et que tu commences un tournoi, t’as envie d’aller au bout. Pouvoir vivre ça ici en France, avec nos familles, c’est un truc énorme. Au niveau des émotions, je pense qu’il n’y aura pas mieux. Sans se mettre de pression, s’il n’y a pas de finale, il y aura déception, c’est sûr ».

L’Euro, c’est possiblement six semaines en comptant la préparation, et quelques longues journées de pluie à Clairefontaine. Comme s’occuper Yohan aime à lire des bouquins qui l’aident à s’accomplir. «
Je n’ai pris que ça. C’est beaucoup de livres sur le développement personnel et la pensée positive. Pour moi, c’est important. C’est super intéressant, ça m’aide beaucoup. La télé, par exemple, je ne l’allume plus, je n’ai regardé que la finale (de la C1). Des grèves, des manifestations, des guerres’ Je coupe, je n’ai plus envie d’entendre ça.
» Quand on lui demande s’il n’est pas trop taquiné avec le sujet très pointu de ses lectures, il assène : «
J’ai ma personnalité, je m’en fous, celui qui n’est pas content, c’est pareil.
»

Outre les jeux de cartes ou de dés (Perudo), très prisé par les Bleus, Cabaye s’adonne aussi aux parties de Football Manager, ce jeu où on est virtuellement l’entraîneur. «
Encore que’ J’ai oublié mon chargeur, on doit m’en envoyer un. Quand j’ai envie de ne plus penser à grand-chose, de me vider l’esprit, j’aime bien, c’est un passe-temps agréable.
» Une partie en cours avec une équipe précise «
Oui, évidemment, je joue avec Tourcoing ! (rires). Des titres Pas vraiment, je n’ai pas d’argent, je ne peux pas recruter ! J’essaye surtout de ne pas tomber en DH !
». A. P.

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