Euro 2016-France-Islande , à Reykjavik tout un peuple pousse derrière Stákarnir Okkar

Il faut se méfier de ces gens-là, tout leur réussit. Il y avait un de ces soleils, hier, sur cette capitale tranquille ! C’est comme ça depuis des jours, et il y en aurait encore au moins pour tout le week-end.

Et ne leur parlez pas de ce vent qui se lève en fin de journée et vous fait remonter le col bien haut : ils l’adorent. «
C’est lui qui nous donne la pêche !
» Et la banane, aussi, de manière assez collective. Dans la rue Laugavegur, deux commerçants sont tout contents : on vient de leur livrer les maillots bleus de «
Stákarnir Okkar
» («
Nos garçons
», apparemment, c’est ainsi qu’ils appellent leur équipe nationale) qu’on leur avait promis depuis deux jours.

« On vit un rêve ! »

Rien à voir avec le foot, dans leurs commerces : l’un est restaurateur, l’autre est bijoutière. «
Mais tout le monde fait ça, depuis le match contre l’Angleterre. On vit un rêve !
» C’est la grande rue commerçante de Reykjavik, mais tout est à l’échelle, ici. Ils se connaissent tous. Ils sont tous copains. Gunnar prend sa souriante voisine à témoin, la jolie pouffe et lui, comme une évidence : «
Ça devait arriver !
»

Ils ont une confiance d’enfer. Gunnar n’a pas tellement le temps de discuter, son restaurant ne désemplit pas. «
C’est la pleine période du tourisme, tout est plein. Et évidemment, j’ai la moitié de mon personnel absent’
» Comment ça, évidemment La bijoutière sourit de plus belle, dans une nouvelle évidence : «
Les autres sont en France.
» Derrière les «
garçons
». Et pas la peine de demander à Gunnar s’il leur en veut : le seul regret qu’il a, c’est de ne pas y être aussi.

Voilà, c’est ainsi que va l’Islande ces jours-ci. Le c’ur au foot. Tout un peuple. «
Si vous êtes-là plusieurs jours, cherchez donc en ville quelqu’un qui ne s’y intéresse pas. Qui n’avait pas pensé à ce qui arrive. Et qui n’y croit pas aujourd’hui, encore dix fois plus qu’avant le match de l’Angleterre !
» On va essayer. Mais sans blague, il faut se méfier’