Euro 2016 , pour France-Albanie des changements sauf en défense

C’est donc maintenant que ça se complique pour trouver le onze de départ de Didier Deschamps. Le sélectionneur doit prendre en compte les performances des uns et des autres, les comportements dans un groupe qui vit ensemble depuis trois semaines, et les petits soucis musculaires qui pointent le bout du nez au fil des séances.

Il faut donc guetter le moindre boitement et les daltoniens sont priés de rester au Media Center pour ne confondre la couleur des chasubles. Il ne faut surtout jamais oublier que Didier Deschamps surfe sur une logique et qu’il en déroge rarement. Lors d’une précédente conférence de presse, il a pointé du doigt l’enchaînement des trois matchs en neuf jours. Il devrait donc, avec parcimonie, apporter un peu de sang frais contre l’Albanie.

Sissoko à droite du milieu et Pogba à gauche

À l’image de ce qu’il avait décidé, il y a deux ans, au Mondial brésilien. Entre la victoire contre le Honduras (3-0) et celle contre la Suisse (5-2), il avait modifié un pion au milieu et un autre en attaque. Pogba et Griezmann avaient cédé leur place à Sissoko et Giroud.

Cette fois encore, la sortie de Pogba est envisageable puisque le milieu de terrain n’a pas été à la hauteur de l’événement vendredi. Mais s’il ne veut pas donner raison aux critiques, Deschamps ne le sanctionnera pas. Francis Gillot, notre consultant, partage en tout cas cet avis. Kanté étant (déjà) irremplaçable, on se tourne vers Matuidi. Un indice Ce lundi, le Parisien en a justement livré un, en glissant entre deux réponses, que «
son genou allait mieux
». Rien de grave puisqu’il avait prévu de participer à l’entraînement à huis clos. Mais c’est dit quand même.

Et Sissoko (lire ci-dessous) semblait déjà bien renseigné sur les atouts des Albanais. «
Ils jouent en bloc très compact. Il va falloir bloquer leurs contre-attaques et leur couloir gauche très influent.
» Alors, Sissoko à droite du milieu et Pogba à gauche, comme à Turin C’est une éventualité. L’autre incertitude concerne Griezmann. Le Madrilène a terminé une saison à 64 matchs toutes compétitions confondues. Il est apparu émoussé contre la Roumanie. Martial ou Coman sont une alternative pour le faire souffler.

Un onze probable : Lloris (c) ; Sagna, Rami, Koscielny, Evra ; Sissoko, Kanté, Pogba (ou Matuidi) ; Payet, Giroud, Coman (ou Martial).

Le soldat Moussa Sissoko

Joueur lambda comme il y en a trente ou relayeur puissant et polyvalent Moussa Sissoko reste une énigme en Bleu, estampillée Deschamps, qui n’a jamais tremblé au moment de coucher son nom dans une liste. Qui ne l’a jamais oublié non plus. L’ancien Toulousain n’a peut-être pas le talent des autres joueurs de la liste mais sa polyvalence, ses capacités physiques et son état d’esprit en font un joueur de liste inestimable aux yeux du sélectionneur.

Il y a deux ans, son sérieux lui avait permis de jouer le deuxième match, face à la Suisse (5-2), et il avait réalisé une performance de haut niveau, dans le costume abandonné après le premier match par’ Pogba. Il avait également disputé le troisième, face à l’Équateur (0-0). Dans son style, efficace sans jamais se faire remarquer. Ce lundi, face à la presse, ce fut presque ça, encore, si la musique de son téléphone ne s’était pas déclenchée toute seule au bout de 20 secondes, faisant sourire le parterre de médias. Pour le reste, réponses calibrées, presque robotisées, sans jamais sortir des rails. Un soldat jusque dans la com’.

Pourrait-il refaire le coup de 2014 et profiter d’un match moyen de Pogba pour jouer, encore À moins que cette fois, il ne profite du manque de discipline de Matuidi «
Vous faites une fixette sur Paul (Pogba), assure le joueur de Newcastle. Le premier match a été difficile pour tout le monde. Le coach va avoir des choix à faire. Moi, je me tiens prêt à débuter ou à rentrer en jeu.
» Comme souvent, puisqu’il a foulé la pelouse du stade de France vendredi, ce qui ne fut pas le cas de joueurs comme Cabaye ou Gignac. «
Le staff fait en sorte de tenir tout le monde concerné, assure Sissoko. Il n’y a que comme ça qu’on peut aller loin.
» A. P.