Euro 2016 , le jour se lève enfin pour l’équipe de France

Euro 2016 , le jour se lève enfin pour l'équipe de France

Une clameur, un battement de c’ur, un dernier regard : voilà, l’équipe de France est au bout du tunnel, prête à sortir, à se dévoiler en pleine lumière, après deux ans passés dans l’obscurité, privée de l’adrénaline qui fait le sel même de la compétition. On est tous un peu inquiets avant cette mise à nu : à la crainte d’être déçus, la peur du vide, se mêlent l’envie de percevoir un élan, quelque chose d’un souffle un peu irréel, et l’assurance de rêver un peu au milieu du chaos social qui agite notre pays. En 1998, quand les Bleus ont brisé l’Afrique du Sud (3-0) le premier soir, on n’avait pas imaginé quelle mécanique se mettait en place, pour quelles répercussions au plan national.

Une boule de nerfs offensive

On ne peut pas écrire deux fois la même histoire, mais il n’y a pas qu’un chemin, ce serait bien triste. L’équipe de France, favorite du tournoi qu’elle organise, ce qui est entièrement sa faute, ne ressemble à rien de ce glorieux passé, elle ne ressemble même pas à son sélectionneur : elle est une boule de nerfs offensive et un sujet d’inquiétude sur le plan défensif. Elle avance sans repères, après deux années à occuper son temps libre, pendant que les autres ont grandi dans la bagarre. Heureusement, elle sait tout ça : «
L’adrénaline monte, on a hâte d’y être, a glissé Lloris jeudi. Favoris On n’a rien fait, rien prouvé’ La réalité, la compétition, c’est demain (ce vendredi), tout le monde en a conscience.
»

Oublier la pression

Elle ne doit pas se faire une montagne de la Roumanie autant qu’elle ne doit pas la sous-estimer. La sélection de Iordanescu est un formidable contre-attaquant, elle peut être un casse-tête, mais elle n’a aucun joueur qui disputait la finale de la Ligue des champions (Griezmann), aucun vainqueur de Ligue Europa (Rami), aucun champion d’Angleterre (Kanté) ou d’Italie (Pogba), bref, elle fait peur parce qu’on ne veut pas tomber de haut. L’équipe de France doit se soustraire à la pression, oublier qu’elle s’élance escortée des attentes les plus folles pour se concentrer sur l’essentiel. Elle a réglé ses soucis d’indiscipline, elle possède peut-être le joueur majeur dont elle a toujours dépendu (Pogba ou Griezmann), alors elle doit se concentrer sur le jeu. Le jour se lève, on n’est pas pressés de retourner se coucher.

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