Étendre le RSA aux 18-24 ans un risque mortel pour Jean-René Lecerf

«
Je suis en désaccord total. Je ne comprends pas qu’on puisse offrir comme projet à notre jeunesse de recevoir à partir de 18 ans un revenu minimum de subsistance.
» Le projet, qui vise à lutter contre la précarité des jeunes de 18 à 25 ans, heurte le président du conseil départemental du Nord. «
Avec ce dispositif, la jeunesse va non seulement rester précaire. Mais ce serait aussi prendre le risque mortel qu’un certain nombre de jeunes se familiarise avec ce type de précarité.
»

L’élu pointe également le coût de la mesure, lui qui doit déjà gérer avec difficulté l’explosion du nombre d’allocataires du RSA de plus de 25 ans depuis cinq ans. La nouvelle mesure représenterait selon lui «
plus de 7 milliards d’euros. Où va-t-on trouver les ressources et à quel type de société cela va-t-il nous préparer pour demain
». Conclusion : «
J’y suis totalement hostile. Je suis Républicain, donc si la loi est votée, je la respecterai. Mais je ne comprends pas ce type de proposition.
»

Un signe pour la jeunesse

«
Priver la très grande majorité de cette catégorie d’âge de l’accès à notre dispositif universel de lutte contre la pauvreté ne me paraît en effet plus acceptable
», écrivait le député socialiste Christophe Sirugue dans le rapport qu’il a remis à Manuel Valls ce lundi.

«
Cette condition d’âge apparaît bien singulière au regard de la situation de nos voisins et partenaires européens, et surtout, elle empêche de lutter efficacement contre la pauvreté des plus jeunes, dont la dégradation de la situation est frappante depuis 2008
», poursuit le parlementaire, qui conclut en affirmant que «
l’ouverture du RSA aux 18-25 ans serait le signe incontestable que la jeunesse est bien la priorité des politiques publiques
».