États-Unis, poulet à bas prix et employés privés de pause-pipi’

Dans son étude publiée mardi, l’ONG britannique Oxfam l’affirme : la grande majorité des 250 000 ouvriers travaillant outre-Atlantique dans le secteur de la volaille ne «
bénéficient pas de pause-toilettes adéquates
», au mépris des lois américaines de sécurité au travail.

Menaces, moqueries, voire menaces de renvoi : c’est ainsi que répondent les supérieurs aux ouvriers demandant des pauses-pipi, craignant de ne pas maintenir la fameuse vitesse de production. Les ouvriers doivent alors au minimum patienter pendant plus d’une heure ou « se précipiter » aux toilettes pendant des pauses de dix minutes, sachant qu’il leur faut enlever et remetre leurs vêtements de protection.

Couches et privations

Conséquences : ils sont nombreux à avoir adopté des couches, urinant et déféquant debout face à la ligne d’assemblage. Et pour limiter les besoins naturels, limitent les prises de boisson et de nourriture «
à des niveaux dangereux
» pouvant engendrer de «
graves problèmes de santé
».

«
Le secteur volailler affiche aujourd’hui des bénéfices records
» tandis que «
les ouvriers gagnent de faibles salaires, souffrent de taux élevés de blessures et maladies, évoluent dans des conditions difficiles
» et «
un climat de peur
», dénonce l’étude.