Et le burkini par temps de canicule

Et le burkini par temps de canicule

Curieusement, personne n’a posé la question de la dangerosité du port du burkini par temps de canicule, mais ça viendra, surtout si le thermomètre reste bloqué dans la zone rouge ! Après tout, cette question n’est pas plus absurde que toutes celles posées depuis un mois sur ce sujet qui a pris une place démesurée dans la rentrée politique depuis le premier arrêté municipal pris au début du mois par un maire sur la Côte d’Azur, aussitôt suivi jusque sur notre Côte d’Opale !

En attendant le Conseil d’État

Ce vendredi, la controverse gagne même le gouvernement avec d’un côté Manuel Valls qui ne veut pas laisser à la droite le monopole de la fermeté contre ce symbole, à ses yeux, de «
l’asservissement de la femme
», et de l’autre deux ministres femmes, et non des moindres, qui plaident pour la liberté individuelle de chacune à la plage comme à la ville. Pour Najat Vallaud-Belkacem, l’affaire a «
libéré la parole raciste
», ce que chacun peut malheureusement constater sur les réseaux sociaux, et elle pose la question de savoir «
jusqu’où va-t-on pour vérifier qu’une tenue est conforme aux bonnes m’urs
». Bonne question. Sa collègue Marisol Touraine s’inquiète de «
la pente glissante sur laquelle est engagé notre pays
». À ce stade du débat, il était temps que le président se mouille sur le sujet ! Il l’a fait dans son style, un orteil dans l’eau, avec cette formule sur la «
vie en commun
» qui suppose que «
chacun se conforme aux règles et qu’il n’y ait ni provocation ni stigmatisation
». Une façon de renvoyer dos à dos les plaideurs en attendant que, dans sa grande sagesse, le Conseil d’État tranche cet après-midi sur la légalité des arrêtés municipaux d’interdiction. Pendant ce temps, la presse anglo-saxonne observe incrédule l’irruption de policiers des plages au pays des droits de l’homme. Transformer des baigneuses en menace sur la sécurité nationale, les islamistes n’en demandaient pas tant !

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