En sécurité la foire de Lille rouvre ses manèges dans la sueur et les rires

Les cris des jeunes, tête en bas, venus s’essayer à Top Scan, résonne comme un symbole. Le premier manège, à l’entrée principale de la foire, annonce la couleur mais avant d’y accéder, il faut passer par une tente blanche. Ce n’est pas une nouvelle attraction mais un portique de détection pour assurer la sécurité des visiteurs, venus profiter des 180 attractions.

Il est 15 h 30. Une fois fouillée et passée au crible du détecteur de métaux, la foule peut apercevoir Gérald Dahan, imitateur et parrain de cette édition 016, posant tout sourire aux côtés des reines de la foire. «
J’ai tout de suite accepté. C’est bien qu’une fête populaire comme celle-ci ne soit pas annulée
», lance-t-il avant de rejoindre le cortège. Cette année, les musiciens du Brass Band et des majorettes bosniaques de Mostar ont rythmé pendant près d’une heure les débuts des festivités devant les trois traditionnels géants. «
On sue depuis 45 minutes mais ça vaut le coup !
»

Le regard attentif des spectateurs ne masque pas les gouttes de sueur sur leur front. Ce samedi après-midi, le thermomètre affiche facilement plus de 30ºC. Quand les manèges n’avalent pas la foule, c’est l’ombre qui est prise d’assaut. Les granités et leur glace pilée aromatisée «
font
fureur
» selon Jessica, la vendeuse d’une échoppe.

« Fournaise »

Autre manière de résister à cette «
fournaise
», les attractions elles-mêmes. Les visiteurs, petits et grands, venus profiter de l’Infinity, prennent l’air et vivent quelques frissons. Lancé à plus de 120 km/h, le bras métallique fait office de ventilateur géant. De la même manière, la Katapult éjecte les plus courageux à plus de 65 mètres de haut mais gare au vomi en sortant, comme le confie Quentin encore éprouvé par l’expérience. Si le vent ne suffit pas, il reste encore les gouttes. Après quelques loopings, le River Splash permet d’avoir littéralement la tête sous l’eau.

Si la chaleur n’a pas ralenti les festivaliers, c’est en partie pour la «
super

opération
» du premier jour de la foire. Ce père de famille a pris son après-midi pour accompagner ses deux fils et n’est venu que pour profiter d’«
un

manège acheté, un autre offert
». Pour ce couple de retraités, c’est un séjour auprès de leur famille lilloise qui les a convaincus. «
On se remémore de vieux souvenirs. Il y a trente ans, j’aurais fait ça
», pointant du doigt Flyman, une tour de plus de 50 mètres. Samedi, la foire n’avait pas de visage. Juste un sourire.

La foire aux manèges, esplanade du Champ de Mars à Lille jusqu’au 25 septembre.

Un dispositif de sécurité inédit

Quatorze agents pour fouiller les sacs aux trois entrées et passer les visiteurs au détecteur de métaux. À leurs côtés, une dizaine de policiers veillent. Cette année, une sécurité renforcée et jamais vue a été mise en place. «
C’est une première pour une foire lilloise, estime Floriane Gabriels, responsable de cette organisation. Mais les gens comprennent pourquoi on le fait. Il y a eu très peu de mécontentement.
» En témoignent les propos de ce visiteur qui, hier, a tenu même à saluer cette «
très bonne décision
».