Dunkerque , l’arbitre a-t-il été agressé par des joueurs ou des supporters

Samedi 26 mars, un arbitre de 37 ans a été passé à tabac après le match de foot opposant Leffrinckoucke à Petite-Synthe, au stade de la Perche. Cet après-midi-là, une fois le match sifflé, se soldant par trois cartons rouges en défaveur de Petite-Synthe, l’arbitre a été roué de coups et il s’en est fallu de peu qu’il ne se fasse lyncher.

Michel Labaeye, le président du SMPS (Sporting municipal de Petite-Synthe), tend à disculper les joueurs de son équipe, directement mis en cause par la victime.

Selon lui, à l’issue d’une enquête interne, ses joueurs n’auraient pas tabassé l’arbitre. Il s’agirait de supporteurs extérieurs au club. Et de préciser : «
Les joueurs de Petite-Synthe sont même intervenus pour protéger l’arbitre. Je pense que l’arbitre a désigné par déduction deux des joueurs à qui il a mis un carton rouge
».

« Une marée humaine »

Alors, l’arbitre aurait-il commis une erreur d’appréciation en désignant deux de ses agresseurs «
Il les a reconnus formellement. Un autre témoin, fonctionnaire de police et joueur de l’équipe de Leffrinckoucke les a formellement identifiés
», rétorque Me David Brouwer, l’avocat de la victime et spécialiste des affaires d’arbitrage, tout en reconnaissant que certains joueurs de l’équipe de Petite-Synthe sont effectivement intervenus pour protéger l’arbitre, «
contre une marée humaine qui s’est abattue sur lui
», précise-t-il.

Violenté quinze minutes durant

La scène de violence à son encontre a duré une quinzaine de minutes. Coups de poing, coups de pied, estafilade à la gorge, l’arbitre a dû se réfugier dans les vestiaires alors que les coups continuaient de pleuvoir. Réussissant à s’échapper, il a dû ensuite se jeter à terre pour éviter une Clio bleue qui a tenté de le percuter délibérément. Pour le district maritime Nord, il ne fait aucun doute que les deux joueurs identifiés à ce stade de la procédure (*) ont participé aux violences, relevant par ailleurs une situation de récidive. Le dossier est en cours d’instruction au district. Si la responsabilité des joueurs était établie, les sanctions encourues par le club peuvent aller jusqu’à sa radiation.

(*) Placés en garde à vue, les deux joueurs de Petite-Synthe ont nié leur implication. L’enquête se poursuit, car d’autres personnes impliquées dans la rixe restent à identifier.