Duisans , le CPE d’un collège condamné pour avoir giflé une élève

Duisans , le CPE d'un collège condamné pour avoir giflé une élève

En vingt-quatre ans de carrière au collège privé Clairefontaine de Duisans, accueillant des élèves aux comportements jugés « difficiles », le conseiller principal d’éducation reconnaît qu’il aura eu trois gestes de trop, mais pas celui qui occupait les juges du tribunal correctionnel d’Arras jeudi.

La fillette, alors âgée de 11 ans, est sujette à des crises d’hystérie graves. C’est lors d’une de ces crises, en 2011, qu’elle est malmenée par le CPE. Il la gifle et lui tire les cheveux avant de la projeter dans la voiture qui la ramène dans son établissement d’accueil. Les témoignages recueillis donnent raison à l’accusation mais des doutes persistent sur la justesse des faits rapportés.

Pertes de contrôle répétées

Lorsqu’il entre en 1989 au collège, le prévenu n’est pourtant pas en début de carrière. Au tribunal, il explique qu’il cumulait les «
burn-out
». Pertes de contrôle et ripostes vives lui ont d’ailleurs valu plusieurs notes du principal. Entre 2004 et 2010, ses réactions sont disproportionnées face à l’accumulation de cas de violence dans l’établissement auxquels il est confronté.

Il y a ce jeune homme, traînant dans le couloir, qu’il plaque contre un mur jusqu’à en faire une crise d’hyperventilation ; une bagarre dans la rue avec un des élèves qui l’avait provoqué ; ou encore cette jeune fille traînée par les cheveux jusqu’au bureau du principal alors qu’elle s’attaquait à sa professeure enceinte.

Formations en… sophrologie

« Tous les jours, je devais faire face à une vingtaine de conflits », explique-t-il, sans compter les 240 élèves à avoir à l »il et les absences à palier. « Ces faits, je les ai tous reconnus, admet-il calmement.
Après ça, je me suis mis à faire un travail de réflexion avec un psy et j’ai même fait des formations de sophrologie. »

« Le CPE ne représente-t-il pas la loi dans l’établissement », tonne le procureur, déplorant qu’il n’y ait pas eu d’évolution à la situation. Pourquoi être resté dans ce collège, questionnent les juges « J’ai essayé de changer d’établissement, mais il y a très peu de places », dit-il tristement.

Pesant ces éléments, le tribunal a condamné le prévenu à une peine de quatre mois de prison avec sursis et à une amende de 300 . Il devra aussi verser 150 de dommages et intérêts à la fillette. Licencié depuis, l’ancien CPE prendra sa retraite anticipée en septembre.

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