Dix mois de prison pour avoir blessé un policier lors d’une manifestation contre la loi travail à Lille

Dix mois de prison pour avoir blessé un policier lors d'une manifestation contre la loi travail à Lille

Le procès s’est déroulé calmement. Dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Lille, ce mardi, une petite trentaine de supporters suivis à la trace par un bataillon de gendarmes mobiles. Fouille des sacs systématiques à l’entrée. À la barre, le grand jeune homme maigre à qui sont reprochées des violences aggravées se défend d’avoir eu l’intention de blesser un policier : «
On voulait mettre cette barrière entre les policiers et nous, pour qu’ils aient un obstacle supplémentaire à contourner.
»

En soulevant la barrière à bout de bras, Jordan P. et un comparse ont cogné à la tête une jeune fille sur leur passage. Quand ils s’en sont aperçus, ils ont fait demi-tour en courant. La barrière a atterri sur les policiers. La scène des deux hommes portant capuches et lunettes noires a été filmée et a fait le tour des réseaux sociaux.

« Manifestant ou casseur »

Devant la sixième chambre correctionnelle, ce mardi après-midi, la même vidéo est un « scellé » que le tribunal regarde en boucle plusieurs minutes : la barrière a-t-elle été projetée sur les forces de l’ordre comme l’indiquent les policiers dont un a été blessé au genou Ou a-t-elle été lâchée par terre, comme le soutient le prévenu Le président Bernard Lemaire apostrophe Jordan B. : «
Les photos montrent une violence incontestable.
Vous étiez dans quelle catégorie, manifestant ou casseur
»

Un an de prison requis

Pour le ministère public, «
l’intention de violence ne peut pas être discutée
». Le parquet rappelle que le prévenu a été condamné trois fois précédemment, une fois pour avoir bousculé un contrôleur dans le métro, deux fois pour usage de cannabis. Et requiert un an de prison dont six avec sursis et mise à l’épreuve. «
La seule explication, c’est la bêtise. L’effet de l’alcool, la galvanisation de la foule, plaide Me Muriel Ruef en défense. Mon client est bien plus intéressant que cet acte stupide.
» L’avocate brosse le portrait d’un jeune homme investi dans le militantisme politique et la vie associative à Hénin-Beaumont. Le soir du 31 mars dernier, il avait bu deux pastis et six bières. Face au tribunal, Jordan B. répète : «
Je ne voulais blesser personne.
» Sur le sweat qu’il a jeté sur ses épaules, un slogan dit : «
Les mauvais jours finiront
»’ Le tribunal a condamné Jordan B. à dix mois de prison dont cinq avec sursis et mise à l’épreuve pendant dix-huit mois. La partie ferme pourra être aménagée.

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