Des dollars américains pour réhabiliter la chapelle des Jésuites
1 Pourquoi de l’argent américain pour restaurer la chapelle des Jésuites ‘
Parce que depuis l’élection de François Decoster à sa présidence, la communauté d’agglomération de Saint-Omer (CASO) s’est lancée à la pêche aux mécènes pour financer des projets. Cette quête de mécénat s’est ici greffée aux liens que Saint-Omer tisse avec les États-Unis à travers l’histoire de la famille Carroll (lire ci-dessous). Sarah de Lencquesaing, établie au château de Quiestède, et très active au sein de la French Heritage Society (FHS), a ensuite facilité les choses.
2 D’où vient cet argent ‘
La FHS est une association à but non lucratif qui se consacre à récolter des fonds pour préserver la richesse du patrimoine architectural et culturel en France et aux États-Unis. Cette association créée en 1982 lève des fonds par le biais de fondations américaines, de donateurs privés américains et français, d’entreprises et de ses propres activités. Parfois les donateurs restent anonymes et parfois ils sont cités, cela dépend des souhaits de chacun. Les fonds apportés pour la chapelle, en l’occurrence, viennent de la Florence Gould Foundation, fondation américaine qui collabore depuis de nombreuses années avec la FHS. L’héritière américaine Florence Gould a vécu longtemps en France et à sa mort, à Cannes en 1983, sa fondation a été créée à New York pour soutenir l’amitié franco-américaine. Une mention de ce soutien sera apposée quelque part dans le bâtiment de manière discrète, comme on le voit au château de Versailles par exemple.
3 À quoi va servir cet argent ‘
Il contribuera à la restauration des parements de pierre, du sol en marbre et des éléments sculptés du décor de la chapelle.
4 Qu’y aura-t-il dans cette chapelle ‘
Des concerts, des expositions, des galas, des marchés couverts, des brocantes de livres anciens, des réceptions, etc. La CASO a décidé d’en faire un «
lieu polyvalent qui respecte le site et son intégrité monumentale
», commente François Decoster. Elle devrait pouvoir accueillir 700 personnes.
5 Faut-il encore beaucoup d’argent ‘
La rénovation intérieure de la chapelle des Jésuites, de l’ordre de 2,7 millions, était déjà prévue au budget de la CASO. L’apport de la FHS permettra de dégager une somme équivalente pour la préservation du patrimoine rural (une chapelle à Tilques, à Longuenesse, etc.).
6 Quand la chapelle sera-t-elle livrée ‘
Les travaux doivent s’achever en mai 2017. Son inauguration est prévue pour octobre 2017, une date qui marquera le 275e anniversaire de l’arrivée à Saint-Omer de Daniel Carroll qui, quelque part, est l’ancêtre de notre oncle d’Amérique.
Par La Voix du Nord
| Publié le 20/09/2016
Deux frères et un cousin de la famille Carroll ont étudié plusieurs années à Saint-Omer au collège des Jésuites au XVIIIe siècle, avant de retourner en Amérique. Daniel, homme politique américain, est tout simplement considéré comme l’un des pères fondateurs des États-Unis en tant que signataire de la Constitution de l’état fédéral. Son frère John fut le premier archevêque catholique des États-Unis et le fondateur de l’université de Georgetown. Leur cousin Charles fut, lui, sénateur du Maryland et signataire de la Déclaration d’indépendance.
Depuis quelques années, Saint-Omer se base sur ce lien pour renforcer ses relations transatlantiques. Cela passe d’abord par l’éducation avec un partenariat entre le lycée Ribot et le John Carroll College dans le Maryland. Et cela peut évidemment déboucher sur d’autres partenariats. Un projet avec l’archevêché de Baltimore et les Amis de la cathédrale serait notamment sur les rails pour fondre une nouvelle cloche’
Saint-Omer dans l’ADN des USA
Le président de la CASO, François Decoster, s’était déjà rendu aux États-Unis l’an dernier pour entretenir ces liens. Il y retournera début novembre pour tenir une conférence à l’université de Georgetown, intervenir à la chambre franco-américaine de commerce et rencontrer les groupes régionaux de la French Heritage Society.
«
Dans l’ADN des États-Unis il y a une part de France et notamment de Saint-Omer
», vante François Decoster. Une part que l’Audomarois compte bien mettre au service de son rayonnement.