Des activistes ouvrent un squat en soutien aux migrants à Calais , intervention de la police en cours

Des activistes ouvrent un squat en soutien aux migrants à Calais , intervention de la police en cours

Les forces de l’ordre ont tenté de défoncé la porte de la rue des Prêtres avec un bélier. En vain. Ils ont alors brisé un volet et une fenêtre pour pénétrer dans le bâtiment. Les activistes, présents dans la rue en guise de soutien, ont été repoussés, à l’aide de boucliers, à une cinquantaine de mètres ; un cordon de police a été installé. L’intervention, à l’intérieur du squat est en cours.

En début d’après-midi, Philippe Mignonet, adjoint au maire délégué à la sécurité, indiquait que le dépôt de plainte du propriétaire était nécessaire avant d’engager une expulsion qui devait, selon lui, intervenir dans la journée.

Les militants ont fait part de l’existence du squat vers 14 h, ce dimanche. Certains d’entre eux sont montés sur les toits, d’autres ont barricadé, à l’aide de planches, les deux accès du bâtiment ou distribuaient des tracts dans lesquels ils rappellent les raisons de leur coup de force : le démantèlement partiel de la « jungle » intervenu durant la première quinzaine de mars. Dans un communiqué intitulé « Un toit pour tout(es) », ils précisent être «
un groupe de personnes de différents pays et horizons politiques qui luttent pour le droit au logement pour tous, peu importe son origine
».

Après le démantèlement de la « jungle », beaucoup (élus, commerçants) disaient d’ailleurs craindre le « retour » des squats au centre-ville de Calais. Craintes visiblement fondées…

Le bâtiment, qui appartient à un propriétaire privé, a par le passé hébergé un foyer pour femmes battues (Le Moulin blanc). Il serait vide depuis plusieurs années selon les militants. «
Ils viennent me chercher des frites et de boissons depuis ce midi, expliquait, en début d’après-midi, le serveur d’une friterie voisine qui précise avoir vu les activistes s’activer autour de la bâtisse dès ce dimanche matin. C’est bon pour mon commerce mais je leur ai dit que je n’étais d’accord avec leur action, tout comme je ne suis pas d’accord avec la Ville qui a laissé un camp s’installer dans la jungle pour le démanteler quelques mois plus tard.
»

Philippe Mignonet a, pour sa part, affirmé que la maire, Natacha Bouchart, était entrée en contact ce dimanche après-midi avec le cabinet du ministère de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Ce dernier lui aurait rappelé qu’il ne tolérerait plus d’ouverture de squat à Calais comme il l’avait indiqué en octobre 2014 alors que se préparait l’ouverture, en mars 2015, du centre d’accueil de jour Jules-Ferry pour femmes et enfants. Les derniers squats de Calais, ouverts en nombre courant 2014-2015, avaient été évacués en septembre 2015 (hangar Paul-Devot, square Henri-Barbusse, salle du BCMO, parvis couvert de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul).

À l’occasion d’un comptage réalisé en début de semaine, la préfecture a recensé un total de 3 500 migrants à Calais
: 1 850 installés dans les structures mises en place par l’État (centre d’accueil de jour, centre d’accueil provisoire ouvert en janvier 2016 et tentes de la Sécurité civile) et 1 650 dans la « jungle » condamnée à disparaître courant 2016. Un chiffre qui se rapproche des objectifs fixés pour 2016 par la préfecture (2 000 migrants maximum accueillis dans le centre d’accueil de jour et le camp d’accueil provisoire).

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