Denis Baupin quitte Europe Ecologie-Les Verts

Denis Baupin quitte Europe Ecologie-Les Verts

Après vingt-sept ans chez les Verts puis à EELV, Denis Baupin a finalement choisi de rendre sa carte. « J’ai décidé de ne pas renouveler ma cotisation et donc de démissionner », a annoncé, lundi 18 avril, le député de Paris dans une lettre adressée à David Cormand, le secrétaire national par intérim du parti écologiste, et publiée sur Facebook. En désaccord avec « les choix stratégiques » du mouvement, l’ancien bras droit de Dominique Voynet rejoint ainsi une longue liste de parlementaires qui ont quitté le parti ces derniers mois.

« Même si je peux partager une partie des analyses (sur la situation politique, le rapport des écologistes au pouvoir’), mon intuition personnelle ne me conduit pas aux mêmes conclusions sur ce qui est le plus efficace pour faire progresser concrètement l’écologie », ajoute celui qui est aussi vice-président de l’Assemblée nationale.

Entré chez les Verts en 1989, M. Baupin s’était fait connaître comme adjoint aux transports puis au développement durable de l’ancien maire de Paris, Bertrand Delanoë.

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Position très inconfortable

Son départ n’est pas une surprise. Il intervient un peu plus de deux mois après la décision de sa femme, Emmanuelle Cosse, alors secrétaire nationale d’EELV, de rejoindre l’équipe de Manuel Valls contre l’avis de sa formation. Un choix soutenu par M. Baupin, qui plaidait pour un retour des écologistes au gouvernement depuis de longs mois, mais très mal vécu en interne.

Même si le député de Paris affirmait encore récemment vouloir rester à EELV, à deux mois du congrès du parti qui doit se tenir en juin, sa position était devenue très inconfortable. Avec Eric Alauzet, député du Doubs, M. Baupin était le dernier à avoir encore sa carte à EELV chez les députés « progouvernement » du groupe écologiste à l’Assemblée nationale.

En février, il avait été l’un des quatre députés écolos à approuver l’ensemble de la réforme de la Constitution, même s’il n’était opportunément pas présent lors du vote de l’article sur la déchéance de nationalité.

Spécialiste des questions énergétiques, il s’était aussi particulièrement impliqué, en 2015, lors de la loi sur la transition énergétique de Ségolène Royal dont il avait salué la qualité.

Formation très affaiblie

Son choix a suscité des réactions mitigées en interne. Si certains ont salué « une clarification », mais aussi « vingt-sept ans de militantisme écolo », d’autres ont préféré mettre l’accent sur les résultats de la législative partielle de dimanche en Loire-Atlantique où, avec 17,05 % des voix, le candidat EELV a pratiquement doublé son score de 2012. « C’est normal lorsque EELV fait un excellent résultat à une partielle d’en tirer les conséquences », a ainsi ironisé le conseiller de Paris Yves Contassot.

Même tonalité chez M. Cormand qui a tweeté : « Départ de Denis Baupin’ Diversion opportune sur la stratégie pour éviter de parler écologie et faire oublier les 17 % #EELV dans la #4403. »

Cette annonce reste une mauvaise nouvelle pour EELV, une formation très affaiblie ces derniers mois et dont les comptes sont dans le rouge. Non content de perdre un de ses meilleurs spécialistes sur les questions énergétiques, le parti voit également filer une source de financement.

M. Baupin, lui, assure que l’écologie restera « le fil conducteur » de son engagement. Le député de Paris avait déjà commencé à s’organiser. Le 9 avril, il a lancé, au côté de Mme Cosse, un club de réflexion, Creer acronyme de « club pour refonder une écologie responsable » , avec pour objectif de permettre aux organisations politiques écologistes d’être « en capacité de peser, et non de régresser ».

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