Dans la région malnutrition et précarité des habitants vont de pair

À quoi servent ces journées d’études

« Elles permettent aux diététiciens de se rencontrer pour échanger sur leurs pratiques. C’est un moment où on réfléchit ensemble sur de grands enjeux cette année, on parle notamment de l’impact de l’alimentation sur l’environnement et ça permet à des confrères de présenter leurs travaux sur leurs stands. Pour la première fois cette année, on va remettre un prix à deux jeunes diététiciens pour récompenser leurs travaux de fin d’études. Une manière d’assurer la continuité de la profession et de passer le flambeau. »

Cette année, le public est invité à venir un après-midi à Lille Grand Palais. Dans quel but

« C’est une expérience. On propose aux gens de venir nous rencontrer. Il ne s’agit pas de faire des consultations mais bien de l’information et de l’orientation vers des diététiciens dans leur secteur. On espère aussi que des étudiants qui envisagent de devenir diététiciens viendront. Il y a rarement de tels rassemblements de membres de la profession. »

Que peuvent faire les diététiciens pour répondre aux troubles alimentaires particulièrement importants dans la région

« Ce qu’il faut savoir, c’est que ces troubles sont liés à une grande précarité des publics concernés. Et c’est un facteur très important. Le diététicien, en liaison avec des professionnels du monde médico-social, doit adapter sa réponse aux contraintes budgétaires. Difficile de dire à quelqu’un qui n’a que 5 par jour à consacrer à ses repas qu’il faut manger cinq fruits et légumes. On doit orienter, donner les astuces qui permettent, avec ce budget très serré, de s’alimenter le mieux possible.

Par quoi cela passe-t-il

« Cela passe par des ateliers cuisine dans des centres sociaux, par un travail sur les cantines scolaires. Les enfants, sensibilisés à une meilleure alimentation, peuvent convaincre leurs parents de modifier la leur. Plus tôt on prend le problème, mieux c’est, et moins ça coûte. On se bat aussi pour que les soins apportés par le diététicien soient remboursés par la sécurité sociale. Aujourd’hui, ces remboursements existent auprès de certaines mutuelles, mais les populations qui n’ont pas accès à celles-ci, les plus précaires donc, restent sur le bord de la route. »

Portes ouvertes au public de 14 h à 16 h ce vendredi à Lille Grand Palais, 1, boulevard des Cités-Unies.