Croix , à la Villa Cavrois le retour au bercail d’une partie du mobilier d’origine

Paul-Hervé Parsy, administrateur de la Villa Cavrois, et Philippe Charron, du Centre des monuments nationaux, étaient comme deux enfants occupés à déballer leurs cadeaux, mardi matin. La fougue en moins : il ne s’agissait pas ici de déchirer frénétiquement des emballages, mais de prendre des gants pour extraire de leurs caisses en bois, avec une infinie précaution, des meubles des années 1930.

Huit fauteuils et deux tables provenant du grand salon hall de la Villa, ainsi que deux chaises du bureau de Paul Cavrois, ont ainsi retrouvé leur environnement d’origine. L’ensemble fut acquis en décembre pour 252 000 dollars lors d’une vente aux enchères réalisée chez Sotheby’s, à New York.

« Vraiment très émouvant »

«
C’est vraiment très émouvant de retrouver ça intact, elles ont 80 ans et sont en parfait état
», commentait Philippe Charron, tandis que Paul-Hervé Parsy inspectait dans le détail ces pièces uniques, spécifiquement conçues par l’architecte Robert Mallet-Stevens pour meubler son chef-d »uvre. «
Je suis absolument certain que ce sont les tables d’origine, je vais peut-être retrouver quelque part une trace de confiture que faisait Madame Cavrois
», plaisantait l’administrateur, ravi de voir ces meubles orner la pièce principale de la demeure : «
C’est un peu le retour de l’âme des occupants.
»

Avec cette acquisition réalisée par le Centre des monuments nationaux aidé par le Fonds du patrimoine, la Villa Cavrois dispose désormais de 45 % de son mobilier original. «
Une très belle performance
» que Philippe Charron espère encore améliorer dans les années à venir : «
C’est comme retrouver la page manquante d’une symphonie qu’on peut enfin jouer dans son entièreté.
»