Critiqué pour son engagement auprès des migrants le chef lillois Florent Ladeyn répond

Début septembre, Florent Ladeyn a rejoint les bénévoles de l’association Le Recho qui ont préparé des repas pour les occupants du camp pendant trois semaines. Depuis, les commentaires Facebook des articles sur le sujet sont devenus le défouloir d’une centaine d’internautes qui reprochent au chef d’avoir cuisiné pour des réfugiés. Lundi, Florent Ladeyn a posté, sur sa page, une série de six photos pour répondre ironiquement à ses détracteurs.

Avez-vous été surpris par les réactions de ces internautes »

« Non, je n’ai pas été ultra surpris. Je peux comprendre que des gens réagissent comme cela. Moi-même avant d’avoir été confronté à la réalité du camp de la Linière, j’aurais pu penser cela. Ce qui me surprend, c’est que ces personnes réagissent aussi durement alors que j’ai fait exactement la même chose avec les « Top chef » contre le gaspillage alimentaire. Là, on parle de migrants et tout de suite ça pose problème. »

Parmi ces commentaires, on vous reproche à de nombreuses reprises d’avoir voulu vous « faire de la pub ». Que répondez-vous »

« Cuisiner avec les migrants du camp de la Linière, c’est un choix personnel. Ce n’est pas de la récup’, ce n’est pas de la politique. C’est juste humain. Nous avons donné à manger à des gens qui ont faim ! Nous avons fait à manger avec eux, pour eux, avec des produits qui étaient destinés à être jetés. Cela devrait être un acte noble et louable. Je ne savais même pas que des médias seraient présents. Je ne vois pas l’intérêt de critiquer ceux qui agissent. Je ne devrais pas avoir à me justifier d’avoir aidé des gens. D’ailleurs je retournerai au camp de La Linière. »

Ces commentaires vous touchent pourtant’

« Je ne fais pas ce métier pour moi, je le fais pour rendre les gens encore plus heureux. C’est ce que je dis à mes équipes. Nous ne sommes pas là pour remplir des verres et des assiettes.

Vous savez j’essaye de plus en plus de croire en l’homme et de ne pas écouter tout ce qui se raconte. Au début, j’ai pensé la même chose que ces gens qui ont commenté ce que j’ai fait à La Linière. « Mais qu’est-ce qu’ils viennent faire ici » C’est déjà la merde. » Sauf que les mecs sont là. Si vous allez dans un camp, vous allez vous rendre compte qu’ils veulent bosser et ils ne viennent pas pour les aides sociales. Ils ne savent même pas ce que c’est. Et puis ces commentaires s’inscrivent dans un contexte politico-social qui est un peu dérangeant. »

Cela vous a surpris que votre réponse soit la publication la plus likée et la plus commentée de votre page Facebook »

« C’est bien. Il y a encore de belles raisons d’être optimiste. Cela montre que cela touche les gens. Il y a encore beaucoup de monde sensible à l’humour et à la bienveillance. Je ne suis pas un saint pour autant. J’ai mes défauts. Ceux dont il faut parler ce sont les bénévoles de l’association Le Recho et ceux qui donnent de leur temps toute l’année. »

Florent Ladeyn sera présent à la gare Saint-Sauveur, le 23 septembre
à partir de 20 h pour le festival Mange Lille. Pour l’occasion, il a convié quelques-uns de ces amis du camp de Grande-Synthe pour une session de cuisine tandoori.

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