Coudekerque-Branche , une messagerie médicale décroche le label France Cyber Security

Coudekerque-Branche , une messagerie médicale décroche le label France Cyber Security

Première messagerie labellisée

Le label France Cyber Security est décerné par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information. Elle est l’unique entreprise de messagerie française à l’avoir décroché. Toutes catégories confondues, seules deux sociétés des Hauts-de-France sont labellisées et aucune, excepté l’Association pour la promotion de l’informatique et de la communication en médecine (APICEM), dans le Dunkerquois.

Vingt ans au service de la santé

Il y a vingt ans, une association, APICEM, naissait de la rencontre d’un médecin, Alain Caron, et d’un analyste-programmeur, Jean-Luc Sabau, en parallèle de l’idée de création d’un réseau de médecins dunkerquois. L’APICEM met au point Apicrypt, une messagerie sécurisée grâce à un système de codage. Destinée à permettre une communication simple et plus rapide des résultats d’examens médicaux, elle est désormais utilisée par 60 000 clients, tous professionnels de la santé, dont l’hôpital des armées, le Val-de-Grâce, des cabinets médicaux s’occupant de joueurs de foot de Ligue 1′

Des données protégées

«
Quand un joueur de foot est blessé à un genou, il perd de la valeur
», illustre Alain Caron, président de l’APICEM. Une façon simple d’expliquer pourquoi il est si important de protéger des données médicales, au-delà du simple respect de la vie privée des patients. Parce que c’est ce type de messages que contiennent les mails échangés via Apicrypt. «
Nous sommes un peu comme La Poste, les courriers transitent par nous mais nous ne pouvons pas les ouvrir
», rassure-t-il. Les résultats sont codés par l’ordinateur émetteur et décodés par le receveur. Plus rapides que les lettres, les messages permettent aussi d’économiser du papier et des frais d’affranchissement.

Une quête permanente d’innovation

Le pôle recherche de l’APICEM planche sur le développement de nouvelles applications. Il phosphore notamment sur un serveur qui permettra d’éviter les ordonnances frauduleuses, détournées ou modifiées. Une façon de participer à la réduction du trou de la Sécurité sociale.

Son autre cheval de bataille porte sur le dossier médical récupérable par les patients sur une clé USB connectée à deux bornes. Une façon de leur redonner l’accès à leurs données de santé, comme le propose la loi Kouchner de 2004. Un système de dossier médical sur support amovible moins coûteux que «
les dispendieux serveurs centralisés à 500 millions d’euros de l’expérimentation qui, de plus, s’avère infructueuse
», dénonce le président de l’APICEM, Alain Caron. Testées à Brouckerque, les bornes (5 000 ) ont été démontées en août 2014, à la demande de Marisol Touraine, ministre de la Santé. L’APICEM ne désespère pas de relancer l’expérimentation face à l’échec de celle préférée par l’État.

Yvon-Duval se modernise

En s’informatisant, l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) Yvon-Duval s’apprête également à transformer sa façon de travailler. Lundi soir, son directeur, Éric Michalak, recevait de quoi installer la messagerie Apicrypt dans son établissement, fort de 80 résidents et de 12 places d’accueil de jour.

Avant d’installer la messagerie, «
nous allons informatiser les trois étages, l’accueil de jour et le bureau du médecin coordinateur
», annonce le directeur. L’idée derrière tout ça est d’abandonner la transmission des résultats d’examens médicaux par fax. Mais pas seulement. Elle cache aussi un projet d’externalisation de la préparation des médicaments. Grâce à la messagerie, les pharmacies équipées recevront directement les ordonnances et pourront préparer les piluliers des résidents de l’EHPAD. «
Cet outil est en phase de test à Lille
», explique Alain Caron, le président de l’APICEM.

L’externalisation permettra au personnel soignant d’être libéré de tâches chronophages et de passer ainsi davantage de temps au lit des résidents. Cette nouvelle méthode de travail devrait être lancée avant la fin du premier semestre.

En chiffres

20 collaborateurs

Dans les locaux de Créanor depuis 2008, APICEM pousse régulièrement les murs et embauche de nouveaux salariés. Les métiers proposés étant très spécialisés, le recrutement dépend de la motivation. Une formation suit.

240 appels

Les journées les plus chargées, les salariés de la hotline reçoivent un total de 240 appels. Ils émanent d’utilisateurs rencontrant un souci. Ils ne sont jamais en contact avec des patients.

40 000 chèques

Pour utiliser la messagerie Apicrypt, il faut prouver que l’on est un professionnel de la santé. Un des meilleurs moyens de le montrer reste le chèque. Apicem en traite 40 000 par an, les cabinets n’ont pas besoin d’en envoyer un par praticien.

63 000 000 de messages

La quantité de courriers transmis via Apicrypt en 2015.

Un début de remède à l’hémorragie médicale

5 000 utilisateurs en 2005, 35 000 en 2011, 60 000 fin 2015. Si APICEM séduit autant d’utilisateurs, c’est, selon Alain Caron, son président, par sa simplicité d’utilisation et le temps qu’il permet de gagner. L’ex-docteur parle de 3 heures par semaine pour les médecins de ville tenant à jour les dossiers informatisés de leurs patients. Pour un laboratoire de biologie, l’économie liée aux frais d’affranchissement est de 10 600 par an et pour les premiers établissements du réseau 180 000 en moyenne.

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