Cinéma, des Visiteurs plutôt indélicats !

Cinéma, des  Visiteurs  plutôt indélicats !

Une croix gammée flotte au faîte du château de Montmirail. Les nazis sont dans la place. Un certain Jacquart, sapé comme Pierre Laval, fait des courbettes à l’envahisseur germain. On se croirait dans Papy fait de la résistance. Non loin de là, son ancêtre Jacquouille la Fripouille et Godefroy Amaury de Malfête débarquent d’un couloir du temps.

S’en suit une course-poursuite au terme de laquelle les moyenâgeux se retrouvent braqués par des résistants. Dans la camionnette qui les emmène vers de nouvelles aventures, le sieur Jacquouille sort son attirail. D’abord son «
Okayyy !
», puis son «
C’est diiiingue !
». Plouf, c’est fini !

Plutôt enlevée, la scène ! Sauf qu’il s’agit de la séquence finale, des dix dernières minutes, des Visiteurs 4 (si l’on compte Les Visiteurs en Amérique) découvert, comme tout le monde, ce mercredi matin, dans une salle lilloise aux trois quarts vide et guère happée par l’humour.

Peu de rires, d’action et d’effets spéciaux à l’horizon de ce volet situé en 1793, durant la Terreur. Un seul gag visuel
: la perruque de Karin Viard, grandissant ou rapetissant selon son bon vouloir. Mais des tonnes de déclinaisons verbales (et verbeuses) autour de consonances grivoises. Sans parler des bruits insolites et effluves corporels censés émaner de certains protagonistes et prétextes à des situations supposées fantaisistes. Du mauvais goût décliné à toutes les sauces !

Un scénario statique

Planté dans un scénario statique relevant plus du théâtre de boulevard que du roman de chevalerie, car rares sont les extérieurs, Jean Reno tient bon la rampe face à Christian Clavier accusant le poids des ans, des kilos et d’un humour d’un autre temps. Son poussif «
Hourra, c’est du laïque !
» tombant à l’eau plus souvent qu’à son tour. Autre rescapée, Marie-Anne Chazel, qui se contente de faire de la figuration.

Parmi les nouveaux venus, seuls Sylvie Testud et Nicolas Vaude, dans le rôle de Robespierre, tous deux très premier degré, peuvent se targuer de disposer d’une véritable partition, ne prêtant hélas pas à rire. Franck Dubosc, Karin Viard, Alex Lutz, Frédérique Bel, quant à eux, sont appelés à répéter inlassablement les mêmes singeries. Les costumiers, les perruquiers, les décorateurs, de leur côté, ont de quoi faire. Tant mieux pour eux !

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