Chute mortelle à Marquette , déjà des accidents aux Grands Moulins de Paris mais jamais de mort’

Chute mortelle à Marquette , déjà des accidents aux Grands Moulins de Paris mais jamais de mort'

Jean Delebarre n’est guère étonné du nouvel accident dans cette friche pour laquelle la Ville avait pris, en 1989, un arrêté de péril, et qu’elle avait sécurisé il y a six ans, le propriétaire ne le faisant pas à sa demande. Un accident avait déjà eu lieu, en effet, il y a quinze ans, dans ces Grands Moulins qui sont, par essence, dangereux, car ils comportent d’innombrables ouvertures.

Un moulin, c’est un vrai gruyère. Encore plus dangereux sans lumière : On avait déjà vécu ça mais, jusqu’à présent, il n’y avait pas de mort !
Trois types d’une quarantaine d’années, explique-t-il, étaient montés au cinquième étage pour faire un barbecue bien arrosé du côté du silo de farine. Ils avaient fait du karaté et l’un d’eux était tombé dans le silo
».

Une autre fois, ce sont des gamins faisant du paint-ball sur le site qui étaient eux-aussi montés dans les silos. «
L’un était tombé
mais heureusement n’était pas mort, chutant sur des anciens pneus
». Le maire est fatigué de demander à ses services d’intervenir pour sécuriser le site : «
Il y a encore trois jours, j’ai demandé aux services techniques de réparer des grillages et la Police municipale a sorti récemment des jeunes qui avaient pénétré sur le site
».

En colère contre le propriétaire et l’État

Jean Delebarre dit être fréquemment sollicité pour des tournages de films, de documentaires. Mais, ne souhaitant pas donner envie d’y pénétrer, il dit : J’ai toujours refusé !
»

Autant dire que, ce dimanche matin, le maire de Marquette était groggy par la mort de l’adolescente, mais aussi très remonté contre le propriétaire, Jean-Pierre Maurice, un marchand de biens alsacien, qui en est devenu propriétaire en 1991, deux ans après l’arrêt de l’activité.

Et aussi en colère contre l’État, le grand fautif, selon lui, dans l’affaire : «
J’accuse l’État de ne pas permettre de rénover ce bâtiment industriel. La rénovation du site n’est possible que s’il y a défiscalisation pour le repreneur. Un acquéreur est là, il a négocié avec les banques, il signe demain si l’État débloque la situation. Mais il ne peut rien faire sans obtenir une défiscalisation.
» En plus d’un retour à la sécurité des lieux, «
la reprise du bâtiment, dans lequel est prévue la réalisation de logements, de lofts, c’est d’abord de l’emploi, la sauvegarde d’un patrimoine industriel et du retour de TVA, ce qui ne devrait pas être insignifiant pour l’État
». Le maire qui attend toujours le feu vert du ministère, rappelle avoir dit à la DRAC : «
Si on ne peut pas avancer sur ce dossier, on met un coup de bulldozer !
»

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