Cappelle-la-Grande , le Palais de l’Univers et des sciences se lance dans la chasse aux météorites avec son radar à bolides

Cappelle-la-Grande , le Palais de l'Univers et des sciences se lance dans la chasse aux météorites avec son radar à bolides

C’est une boule de quelques centimètres de diamètre fixée sur le toit. D’une puissance de visibilité de 100 km maximum et d’un angle de champ très large. Reliée à un ordinateur, qui analyse et trie en permanence les images, elle transmet en temps réel la trajectoire de gros objets lumineux traversant le ciel. Une centaine de caméras comme celle-ci seront dispersées dans toute la France pour former le réseau Fripon, un acronyme anglais signifiant la surveillance des passages de bolides dans le ciel.

Cinq stations sont prévues dans le Nord – Pas-de-Calais, à Lille, Arras, Wimereux, Maubeuge et à Cappelle-la-Grande, où le globe qui a poussé à côté du dôme du planétarium du Palais de l’Univers et des sciences, vient d’être connecté au réseau. Un dispositif financé par l’Agence nationale pour la recherche.

Collections d’échantillons rares et non altérés

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Toutes les images sont centralisées à l’université d’Orsay à Paris-Sud, précise Brigitte Zanda, enseignant-chercheur au Muséum national d’histoire naturelle. Grâce à ce maillage (les caméras sont distantes de moins de 100 km les unes des autres) et à une indication angulaire, calculée par les caméras, on peut savoir d’où viennent les objets et où ils ont atterri s’ils ne se sont pas désintégrés dans l’atmosphère.
» L’intérêt «
Cela permet ensuite de se rendre sur le lieu du point d’impact, ajoute François Colas, astronome à l’Observatoire de Paris, comme un pêcheur qui lève ses filets, et d’étudier les objets ramassés.
»

Si les spécialistes voient dans ce nouvel équipement une réelle opportunité d’enrichir les collections d’échantillons rares et non altérés, et de savoir comment se sont formées les planètes grâce aux petits morceaux témoins de la formation du système solaire, ils souhaitent aussi partager leurs découvertes avec le grand public autour du projet Vigie-Ciel.

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L’objectif est d’associer les curieux, attirés par le côté mystérieux des météorites, à leur recherche sur le terrain, explique Didier Schreiner, astronome au PLUS et un des pilotes de Vigie-Ciel, à l’identification des cratères d’impact et à l’observation des objets récupérés lors d’ateliers. Il faut habituer les gens à reconnaître les météorites, à les distinguer d’autres objets comme les pierres ou les pièces de métal quelconques.
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D’où l’intérêt d’associer le réseau à des structures comme le Plus, se réjouit le directeur Jérôme Cerotti. Cette diffusion en direct des images observées à quelques kilomètres de la Terre, c’est ce qui va accrocher le public.
»

Tombées n’importe où, n’importe quand

De la Lune, de Mars ou d’ailleurs, les météorites tombent à n’importe quel moment et à n’importe quel endroit. «
On constate une grande diversité dans les objets tombés du ciel.
» Le bloc qui constitue la plus grosse pièce de l’exposition « Cratères et météorites », montée au PLUS pour le lancement du réseau Fripon, est principalement composé de métal et pèse 95 kg. Il s’agit de Gibeon, une météorite tombée en Namibie. L’échantillon provient du collectionneur, vendeur et passionné de météorites, Alain Carion. Comme tous ceux qui sont exposés autour de cette imposante roche.

Derrière chacun de ces cailloux se cache une histoire, parfois mystérieuse, pas tout à fait élucidée. Sur l’écran posté dans la salle d’exposition, s’affiche celle du bolide qui a frôlé la Russie en octobre 2013. Une boule de feu filant à toute allure, et filmée par de nombreux témoins, dont les images ont été recensées pour l’occasion. Un véritable éventail des différents types de roches extraterrestres que l’on a pu retrouver sur Terre à différentes époques et en différents endroits. Autant de cailloux que le public est invité à manipuler pour ceux qui ne sont pas protégés et à observer lors des activités liées au Printemps de la découverte.

Le programme

‘ « Cratères et météorites », exposition visible jusqu’au 24 avril. Elle sera de retour en juillet-août (4 , 3 et 2,5 ).

‘ « Météorites : ces étonnants cailloux tombés du ciel », atelier pour comprendre. Dès 9 ans, jusqu’au 15 avril, plus le 20 avril, du mardi au vendredi de 14 h à 16 h (4 , 3 et 2,5 ).

‘ « La chasse aux météorites », conférence d’Alain Carion, ce vendredi à 15 h 30 et ce samedi à 14 h 30 (gratuit).

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