Budget du département du Nord , petite majorité pour le premier vote de l’ère Lecerf

Budget du département du Nord ,  petite  majorité pour le premier vote de l'ère Lecerf

Pour son premier vrai budget à la tête du Nord, Jean-René Lecerf rêvait sans doute de mieux. Las, il devra se contenter de l’assentiment de 45 de 52 des élus de son groupe.

Gustave Dassonville et Marie Tonnerre (Canton de Tourcoing 1), Barbara Coevoet et Régis Cauche (Croix), Maxime Cabaye (Tourcoing 2), Marguerite Chassaing (Lille 1) et Joel Wilmotte (Canton d’Avesnes-sur-Helpe) se sont abstenus sur le budget général. Joël Wilmotte et Barbara Coëvoet sont même allés plus loin en votant contre la hausse d’impôt, tandis que les cinq autres s’abstenaient sur ce seul point

C’est donc avec une majorité réduite que Jean-René Lecerf obtient son budget, qui prévoit, outre la hausse de taxe foncière de 69 en moyenne pour les propriétaires (700 en moyenne pour les entreprises), un plan d’économie de 100 millions d’euros qui touche toutes les politiques mises en uvre par le département : fin de la prise en charge de la gratuité du transport des collégiens en secteur urbain, fin du Pass’Sport qui permettait de payer des licences, baisses des subventions de fonctionnement pour les établissant accueillant des personnes âgées ou handicapées, renforcement du contrôle des allocataires du RSA, baisse de la dotation aux pompiers, passage aux 35 heures (contre 33 actuellement) des agents du Département’

Double peine

Une «
cure d’austérité
» pour le communiste Charles Beauchamp, une politique de « casse sociale » pour le socialiste Didier Manier. Une nécessité selon Jean-René Lecerf : «
L’État en ne nous restituant pas ce qu’il nous doit de RSA et en baissant la dotation de fonctionnement nous condamne à la double peine. C’est au minimum 400 millions d’euros par an que l’État nous ponctionne. En augmentant les impôts et en faisant 100 millions d’économie, on retrouve 200 millions de marge de man’uvre qui vont nous permettre d’investir, pour sécuriser les routes, les collèges
».

« C’est moi le patron »

Un argument qui n’a pas convaincu les sept « frondeurs » qui se sont abstenus. Seront-ils sanctionnés «
On n’en est pas là
», assure Luc Monnet, co-président du groupe Union pour le Nord. Reste qu’il y a eu du tangage dans le navire Lecerf, avec des réunions préparatoires houleuses.

Surtout, les abstentionnistes sont quasiment tous des proches de Gérald Darmanin, le patron de la fédé du Nord des Républicains, favorables comme lui au rapport de force avec l’État, jusqu’éventuellement à la mise sous tutelle. Le maire de Tourcoing montre à tous que sans y être lui-même élu il a un pied au Département et qu’il peut y peser à distance, même si Jean-René Lecerf pouvait encore dire ce midi : «
Ici, c’est encore moi le patron
».

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