Brexit , l’économie britannique donne des signes de ralentissement avant le référendum

Brexit , l'économie britannique donne des signes de ralentissement avant le référendum

Le Monde
| 23.04.2016 à 10h44
Mis à jour le
23.04.2016 à 12h22
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Par Eric Albert (Londres, correspondance)

Ces dernières semaines, Alison Rose, qui s’occupe des relations avec les grandes entreprises à Royal Bank of Scotland, multiplie les rendez-vous avec ses clients. « Un sujet revient sans cesse : le Brexit’. Les entreprises regardent cela de très près. Et nous assistons actuellement à une pause dans les investissements. Souvent, tout est prêt, mais elles préfèrent attendre le résultat du référendum. Heureusement, ce n’est plus qu’une question de semaines. »

Tous les signaux indiquent que l’économie britannique connaît un coup de frein à l’approche du référendum pour rester ou sortir de l’Union européenne du 23 juin. Les premiers avertissements ont eu lieu au début de l’année, avec un recul de la livre sterling.

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L’étude trimestrielle de Deloitte des directeurs financiers des grandes entreprises rapporte que le « Brexit » est désormais le risque qu’ils jugent le plus préoccupant. Pour la première fois depuis trois ans, une majorité d’entre eux envisage des réductions d’effectifs et des coupes budgétaires dans les douze mois à venir.

La question européenne n’est pas la seule raison de ce ralentissement, mais elle vient accentuer une anxiété générale sur l’état de l’économie mondiale. « Avec les nuages qui se multiplient à l’horizon, les directeurs financiers se concentrent sur la réduction des coûts et l’augmentation du cash-flow », note l’étude.

Celle-ci révèle aussi que 75 % des directeurs financiers veulent que le Royaume-Uni reste dans l’UE, contre seulement 8 % qui souhaitent un « Brexit ».

L’indécision domine

Le ralentissement concerne en premier lieu la City, qui bénéficie actuellement du « passeport », permettant de vendre des produits financiers britanniques à travers toute l’Europe. En cette période de versement des bonus, l’habituel « mercato » des banquiers est moins dynamique que d’habitude.

« L’indécision domine au sommet du marché du recrutement, à cause du manque de clarté, confie au Financial Times Philip Marsden, du cabinet de recherche Ridgeway Partners. Et c’est pire dans les services financiers, parce que les risques d’un Brexit’ y sont plus forts que dans d’autres industries. »

Pour l’instant, il ne s’agit que d’une pause des investisseurs, en attendant le résultat du référendum. L’Ecosse avait connu une situation similaire avant son référendum sur l’indépendance en septembre 2014, et l’activité avait rapidement repris après le vote négatif. En cas de vote en faveur du « Brexit » en revanche, les conséquences seraient autrement plus violentes.

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