Brésil , Dilma Rousseff veut se battre contre une injustice

Brésil , Dilma Rousseff veut se battre contre une injustice

«
Je me sens indignée par cette décision, victime d’une profonde injustice, a lancé l’impopulaire dirigeante de gauche lors d’une conférence de presse à Brasilia, visiblement éprouvée par la gifle infligée de la veille. Mais je ne me laisserai pas abattre, le combat ne fait que commencer. J’ai le courage, la force nécessaire pour affronter cette injustice.
»

Un vote à la majorité simple des sénateurs (41 sur 81), prévu en mai, suffirait à prononcer sa mise en accusation pour «
crime de responsabilité
» et à l’écarter du pouvoir pendant au maximum six mois en attendant le jugement final.

« Un traitement qui n’a été réservé à personne »

Selon les enquêtes effectuées auprès des sénateurs par les grands quotidiens, l’opposition compte déjà sur un nombre suffisant de votes. Dilma Rousseff verrait alors son ancien allié centriste et désormais rival, le vice-président Michel Temer, 75 ans, assumer immédiatement ses fonctions par intérim. Elle a rappelé que les tours de passe-passe budgétaires qui lui sont reprochés «
ont été pratiqués (à une moindre échelle) par tous les présidents avant moi et ont été considérés légaux
». «
On me réserve un traitement qui n’a été réservé à personne
», s’est-elle insurgée. Elle a souligné qu’il ne pesait sur elle «
aucune accusation d’enrichissement illicite
» et qu’elle n’avait «
pas de comptes à l’étranger
».

Elle se référait au président du Congrès des députés Eduardo Cunha, du parti centriste PMDB, inculpé de corruption dans le scandale Petrobras et qui a tiré les ficelles de sa procédure de destitution depuis plusieurs mois.

La dirigeante brésilienne s’en est vivement prise au vice-président Temer, le chef du PMDB, un homme d’appareil aussi discret qu’impopulaire, qui a déjà entamé des consultations pour former un gouvernement de transition. Elle a encore indiqué qu’elle n’envisageait pas «
maintenant
» de proposer une réforme constitutionnelle pour convoquer des élections anticipées.

Un pays dans le brouillard

À presque 100 jours de l’inauguration des jeux Olympiques de Rio de Janeiro, le géant d’Amérique latine navigue dans le brouillard, avec un gouvernement en sursis. Les milieux économiques qui se sont détournés de Dilma Rousseff depuis longtemps en raison de sa politique interventionniste réclament des mesures rapides pour remettre le Brésil sur les rails.

Le pays est paralysé par 14 mois de crise politique aiguë au beau milieu de la pire récession économique depuis de nombreuses décennies et du gigantesque scandale de corruption Petrobras.

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