Brasseurs de Gayant , partir à Arques ou pas’ Les salariés doivent se décider pour le 20 avril

Brasseurs de Gayant , partir à Arques ou pas' Les salariés doivent se décider pour le 20 avril

En janvier 2015 tombait la nouvelle
: la centaine de salariés des Brasseurs de Gayant ne seraient plus à Douai en 2019 pour écluser une chope pour le centenaire de la brasserie. André Pecqueur, le PDG de la brasserie de Saint-Omer, également patron de celle de Douai, avait pris la décision de rapatrier la production dans des bâtiments neufs, à Arques. Et donc de fermer le site douaisien.

L’heure est venue pour les salariés d’exprimer formellement leur souhait : d’accord ou pas pour s’expatrier dans l’Audomarois. «
Nous avons reçu un courrier il y a 15 jours, dit Sylvie Liebert, déléguée syndicale CFTC. Les gens doivent répondre pour le 20 avril.
» Plusieurs questions : êtes-vous d’accord ou pas pour un poste à Arques Comptez-vous déménager Souhaitez-vous emprunter la navette journalière Douai Arques aller-retour

«
Cinquante salariés sont concernés, pas les commerciaux, commente André Pecqueur. On a tout fait pour que ça se passe au mieux. J’attends de savoir ce que vont décider les gens avant de parler de licenciement.
»

Selon lui, le gros des effectifs restera. Sylvie Liebert, l’une des rares femmes (moins de dix) est plus nuancée : «
Je ne pense pas que plus de la moitié des salariés sautera le pas.
» Et d’évoquer ceux qui n’ont pas terminé de payer les traites de leur maison, ceux dont le conjoint(e) travaille dans le Douaisis’ «
Nous avons tous plus de 40 ans
», dit-elle. C’est son cas. Son choix est fait : elle demeurera salariée des Brasseurs de Gayant. «
Je vais louer un appartement sur place. Je rentrerai à Douai un jour sur deux.
»

Ce qui est proposé aux salariés

Classiquement, celui qui déménage verra ses frais pris en charge sur présentation de trois devis, le mieux disant étant celui retenu. Une navette « à vie », précise André Pecqueur, sera proposée aux salariés qui acceptent le principe de faire l’aller-retour (180 km tout de même), sachant que le temps de trajet sera hors temps de travail. La conduite du minibus de 8-9 places sera assurée par l’un des salariés. À cela s’ajoutent quelques aides. Un comité d’entreprise extraordinaire aura lieu fin avril.

Pour quand le déménagement «
Le 1er novembre 2016
», annonce André Pecqueur. «
Le jour où on démarrera à Arques, on continuera quinze jours à trois semaines à Douai. » Ceux des salariés qui ont des enfants scolarisés auront un « bon de sortie » pour l’Audomarois avant le 1er septembre. «
Ça concerne 5 à 6 personnes
», signale André Pecqueur.

Ce qu’ils en pensent

– Deux salariés de 25 et 26 ans :«
Le projet est top.
» Quitter Douai pour Arques ne leur pose aucun problème, bien au contraire. «
Nous sommes de Saint-Omer.
» À trois, avec un de leur collègue de travail, ils font tous les jours la route. «
Ça se fait
», disent d’une même voix ces ouvriers au service maintenance, qui «
commencent tôt et terminent tard
». L’usine douaisienne, ils la décrivent d’un mot : vieille. «
Les machines ont une vingtaine d’années
», disent-ils. À Arques, ils savourent d’intervenir sur du matériel flambant neuf.

– Jonathan, 34 ans :«
Je suis Douaisien de naissance. J’ai travaillé à Lille avant d’être embauché aux Brasseurs de Gayant il y a 5 ans, juste avant que Patrick d’Aubreby ne vende l’entreprise à André Pecqueur
», explique le responsable du service informatique. «
Ça va être un monde différent, dit-il en parlant d’Arques. Ici, on est au taquet.
» Sa décision est prise : il suit la brasserie dans l’Audomarois. «
J’ai un bien à vendre. Je vais prendre la navette dans un premier temps. Je comprends les salariés qui s’interrogent. Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix.
»

– Éric, 47 ans : «
J’y vais
», dit cet ouvrier « multipolyvalent ». «
Je suis cariste, préparateur de commandes, réceptionniste…
» Aller à Arques, «
en prenant la navette
», ne l’emballe pas. Mais «
je n’ai pas le choix, je viens d’acheter une maison. Et à mon âge…
»

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