Berlaimont , Åkers le fabricant de cylindres de laminoirs c’est fini (VIDEO)

Berlaimont , Åkers le fabricant de cylindres de laminoirs c'est fini (VIDEO)

Toutes les énergies auront été vaines face à une logique économico-politico-judiciaire qui échappe encore.

Du jamais vu pourtant dans cette bataille industrielle qui a duré six mois : le front uni de deux Régions, Hauts de France et Champagne-Ardenne, un projet de reprise convaincant, une énergie syndicale à toute épreuve, des hommes et des femmes viscéralement attachés à leur outil de travail et même la visite d’un futur candidat à la présidentielle, rien n’y a fait dans un dossier où les jeux étaient donc faits.

Ce vendredi, dernier jour d’activité de l’usine fondée en 1926 et qui a compté jusque 800 salariés, «
ci-gît l’usine Åkers de Berlaimont
», lâche avec tristesse un des rares ouvriers errant dans les halls désertés. L’épitaphe est même bombée en rouge sur un portail bientôt cadenassé, voire soudé pour éviter les vols et les dégradations. Cinq cylindres pour laminoir, derniers témoins du savoir-faire des ouvriers berlaimontois, tous payés, attendent d’être chargés sur des semi-remorques. «
Celui-là va chez Åkers en Suède ; l’autre, c’est pour Arbed-Belval dans l’est, près du Luxembourg
», pointe du doigt Sébastien Jarrelot, responsable de production. L’heure est à l’amertume face aux principaux fournisseurs «
de qui on attendait mieux depuis la mise en redressement. L’un aurait pu s’investir dans un projet de reprise
», estime le responsable, amer.

Le directeur David Souilah, tendu, réalise un inventaire des machines pour le liquidateur sous l »il résigné des ouvriers. Le parc et l’usine doivent être complètement sécurisés d’ici ce soir. Le liquidateur a prévu une dizaine de gardes sur le site pour prévenir le vandalisme et les vols de métaux. Le dispositif important est programmé jusqu’en septembre, date à laquelle l’usine et ses machines seront vendues aux enchères. L’occupation de l’usine ne semble plus d’actualité au grand désespoir du délégué syndical CGT Jean-Pierre Deckuyper. Lors d’une dernière assemblée, avec le soutien de l’USTM-CGT, le personnel avait voté à 80 % l’occupation du site «
pour préserver l’outil de travail
», mais au moment d’agir « il n’y a plus personne qui me suit. Ils ont tous voté pour me faire plaisir, mais aujourd’hui, c’est mort
», s’énerve le syndicaliste. Il est au bout du rouleau et se prépare à refuser son licenciement. Il ira jusque bout.

– 1928
: SA Française des cylindres de laminoirs Marichal-Kétin

– 1975
: Chavane-Kétin

– 1981
: Forcast, jusque 630 salariés fabriquent toute la gamme de produits

– 1999
: Åkers France

– 2000
: fermeture de la petite fonderie

– 2004
: fermeture de la grande fonderie, 76 licenciements

– 2013
: reconnaissance en site amiante après un long combat

– 2015
: en novembre, placement en redressement judiciaire des usines de Berlaimont et Thionville après la vente du groupe suédois à l’américain Ampco-Pittsburgh.

– 2016
: en avril, la liquidation des usines Åkers de Thionville et Berlaimont est prononcée par le tribunal de commerce de Thionville. Date d’arrêt : 15 mai 2016.

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