Barrages opérations escargot , dans la région la colère descend sur les routes

Barrages opérations escargot , dans la région la colère descend sur les routes

Changement de cap sur le terrain ce jeudi’ Alors que se profilaient les manifestations dans la matinée ou l’après-midi, les syndicalistes ont frappé fort, très tôt sur l’A25.

> Le piège de l’A25

L’un des plus importants points noirs de la journée a sans nul doute été l’autoroute Dunkerque – Lille. Paradoxe de la situation, ceux qui ont pris l’habitude de partir tôt pour prendre leur poste se sont retrouvés piégés par une manifestation contre la loi travail. Les manifestants (CGT, FO, SUD, Nuit debout et Solidaires) se sont installés par surprise dans la brume, vers 6 h, pour couper l’accès à la rocade nord-ouest (et donc l’autoroute vers Gand en Belgique), à la RN 41 (Lens, Béthune) ainsi qu’au centre commercial d’Englos. Ils ont également réduit la circulation sur une seule voie, provoquant un important bouchon qui, dès 7 h 30, s’étendait jusqu’à la hauteur de Nieppe.

Non loin de là, au rond-point du marché de gros de Lille-Lomme, d’autres militants (CGT, FO, Mouvement des Jeunes Communistes et UNEF) empêchaient, depuis 5 h 30, les revendeurs d’accéder au MIN. Malgré tout, les routiers, automobilistes et motards n’hésitaient pas à klaxonner en guise de soutien à cette huitième journée de mobilisation.

> Les autres autoroutes malmenées

La journée a aussi été marquée par une opération escargot sur l’A2, dans le Valenciennois, menée par Force ouvrière. Sur le littoral, après des barrages filtrants installés sur plusieurs ronds-points, aux abords de l’autoroute, à Saint-Léonard, c’est l’A16 qui a été bloquée, pendant une demi-heure, par des manifestants, à hauteur de Cité Europe, dans le sens Calais – Dunkerque.

> Des blocages tous azimuts

Si l’aérodrome de Prouvy a été cerné par des manifestants, la commune d’Avesnes-sur-Helpe a aussi passé un mauvais jeudi. En effet, il était impossible d’y accéder pendant une bonne partie de la journée, le tout accompagné de nombreux bouchons dans le secteur. Par ailleurs, si l’accès à la centrale de Gravelines
a été bloqué le matin, la situation est revenue à la normale dans l’après-midi.

> Des syndicalistes percutés

Si la colère s’est déplacée sur les routes, elle aurait pu prendre une tournure tragique. À Béthune, un automobiliste a voulu forcer un barrage et fait tomber trois syndicalistes, blessés légèrement. Le conducteur a été placé en garde à vue.

À Lille et dans la région, la mobilisation n’a pas faibli

Même si les chiffres des uns sont, comme d’habitude, sous-estimés et ceux des autres surestimés, il y avait sans doute aux alentours de 4 000 manifestants (2 100 pour la police, 10 000 pour les organisations syndicales) dans les rues de Lille ce jeudi après-midi. Un cortège sous un soleil estival, qui respirait comme une espèce de force tranquille, qui ne faiblit pas en tout cas. «
C’est une énorme satisfaction
», se réjouissait Christophe Jacobs, le patron de la CGT Nord. «
Nous sommes de plus en plus nombreux et nous allons continuer les actions.
»

Le possible retrait de l’article 2 sur les accords de branche Insuffisant pour la plupart des manifestants, qui exigent toujours le retrait complet de la loi, accusant au passage le Parti socialiste d’avoir trahi son électorat. Comme le disait un autre syndicaliste : «
Avec le PS, c’est un pas en avant et trois siècles en arrière !
» À noter l’absence de débordement.

Ailleurs dans la région, la mobilisation ne faiblit pas non plus. Ainsi, ce jeudi, ils étaient 300 à Arras (contre 250 il y a une semaine), 500 à Valenciennes (contre 350), et encore 500 à Boulogne et 400 à Calais.

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