Barbara une pure Ch’ti partie vivre son rêve à la montagne

Il est 19 heures, nous sommes mardi, La Face Nord se remplit rapidement. Les remontées mécaniques ont fini de tourner il y a deux heures et les skieurs ont faim. Dans le restaurant installé à Belle-Plagne, joli hameau de la station construit comme un village typique savoyard, les neuf saisonniers s’activent. Barbara, leur patronne, a les yeux partout. Sur le plan de table, sur la terrasse, en cuisine. «
J’ai demandé à mon chef de faire une tarte au maroilles. C’est un fromage difficile à trouver par ici mais j’ai un bon fromager.
» Elle sourit, comme toujours.

Barbara, 47 ans, née à Lille, a découvert La Plagne en 1981, lorsque ses parents y ont acheté un appart. «
La première fois que je suis arrivée ici, j’ai su que je voulais y vivre. Je suis tombée amoureuse de la station.
» Promesse tenue en 1996 : elle quitte Lompret pour les Alpes. Elle travaille d’abord dans un bar de la station avant d’acquérir le 15 décembre 2000 une agence immobilière pour en faire un resto. La Face Nord est né (170 couverts). Suivent La Casetta, une pizzeria de 110 couverts, et La Godille, un resto savoyard d’une centaine de couverts. Ce dernier est aujourd’hui géré par sa s’ur.

« C’est différent des terrils et du crachin »

«
C’est un rêve que j’ai concrétisé. Ici, il y a de la joie de vivre, de la convivialité. Et se lever le matin avec la neige et la montagne, c’est différent des terrils et du crachin, c’est sûr !
» Barbara concède tout de même que «
les gens du Nord me manquent
». Heureusement pour elle, ils sont nombreux chaque année à venir skier à La Plagne. «
Un couple du Nord est arrivé hier, on est déjà pote.
»

Elle s’entoure aussi de Ch’tis au travail. «
J’ai une préférence pour bosser avec des gens du Nord, ils sont plus bosseurs que d’autres, c’est l’expérience qui parle.
» Elle a aussi une pensée pour «
la situation économique difficile dans le Nord – Pas-de-Calais, alors si je peux aider à faire bosser’
»

La station la plus visitée du monde

Travailler dans la station la plus visitée du monde, avec 2,5 millions de touristes par an, n’est pas de tout repos. «
On vit à 100 à l’heure pendant la saison, avec des journées de vingt heures parfois, de l’administratif, beaucoup de relationnel.
» Elle prend parfois une journée de ski «
pour souffler
» et profite des intersaisons pour s’occuper de son fils, en CM1, et de sa fille, en lycée pro. Barbara a aussi acheté une maison il y a deux ans à 600 m d’altitude, sur le versant opposé de La Plagne, pour y vivre hors saison, quand «
tout est fermé dans la station
».

Il est 23 heures passées, les clients sont partis. Barbara et les saisonniers se retrouvent autour du bar pour un dernier verre. Les sourires sont toujours là. La saison se termine en avril. Se lever le matin avec la neige et la montagne, c’est différent des terrils et du crachin, c’est sûr !