Barack Obama soutient Hillary Clinton dans la course à la Maison Blanche

Barack Obama soutient Hillary Clinton dans la course à la Maison Blanche

Le Monde
| 09.06.2016 à 20h06
Mis à jour le
10.06.2016 à 08h02
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Par Gilles Paris (Washington, correspondant)

Le président Barack Obama brûlait d’impatience de s’engager dans la course présidentielle aux côtés de la candidate qui défendra les chances démocrates lors de l’élection du 8 novembre, Hillary Clinton. Il a attendu de recevoir à la Maison Blanche le rival malheureux de l’ancienne secrétaire d’Etat, Bernie Sanders, jeudi 9 juin, pour annoncer officiellement, en tout début d’après-midi, qu’il mettra tout son poids dans la bataille à venir, derrière Mme Clinton, afin que le Parti démocrate conserve la présidence des Etats-Unis. Lors des primaires de mardi, cette dernière a obtenu assez de délégués pour devenir la candidate officielle du Parti démocrate lors de la convention prévue en juillet à Philadelphie.

Ce soutien a été apporté dans un message vidéo diffusé un peu plus d’une heure après le départ du sénateur du Vermont. L’intervention du président est parsemée de photos montrant Mme Clinton aux côtés de M. Obama à des instants importants de son premier mandat, dont la réunion dans la Situation Room pendant le raid contre Oussama Ben Laden. Dans ce message enregistré mardi, selon le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, M. Obama loue avec insistance les qualités de l’ancienne secrétaire d’Etat.

« Je ne crois pas qu’il y ait jamais eu de personne plus qualifiée pour exercer cette fonction. Elle a le courage, la compassion et le c’ur pour faire avancer les choses », assure le président, rappelant la vingtaine de débats qu’il avait eue avec elle lors de la campagne de 2008. « Je suis à ses côtés, je suis enthousiaste, j’ai hâte de m’y mettre et de faire campagne pour Hillary », ajoute M. Obama, qui ne manque pas de rendre hommage à « la campagne incroyable » de M. Sanders. « Embrasser [le] message » de ce dernier « va nous aider à gagner en novembre, plus important, cela va rendre le Parti démocrate plus fort et l’Amérique plus forte », ajoute le président.

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Un engagement contre Trump

Parce qu’il bénéficie depuis plusieurs mois d’un regain de popularité, M. Obama est en mesure de peser sur la campagne cet automne. Ce n’était pas le cas il y a deux ans, lorsque les candidats démocrates à des élections de mi-mandat périlleuses le priaient au contraire de rester à la Maison Blanche. Même si l’économie américaine a gardé des stigmates de la crise de 2008, notamment en termes d’inégalités sociales, M. Obama estime que ses résultats en font un bon avocat à la fois de son bilan et des ambitions de Mme Clinton.

Un autre élément ne peut que pousser le président à s’engager vigoureusement. Le futur candidat républicain, Donald Trump, avait en effet mis en cause avec insistance son éligibilité lors de sa campagne de réélection en 2012. Le milliardaire l’avait ni plus ni moins accusé d’avoir menti sur son lieu de naissance.

Le président a en fait tout intérêt à ce que son parti garde le contrôle de la Maison Blanche. Le magnat de l’immobilier, à l’unisson du Grand Old Party, a en effet fait savoir à de multiples occasions qu’il entendait revenir sur une bonne partie du legs politique de M. Obama, qu’il s’agisse de la réforme de santé qui porte son nom, de l’accord de Paris contre le réchauffement climatique ou encore de celui qui concerne le programme nucléaire iranien.

M. Sanders ayant annoncé mardi, au soir de primaires dans six Etats, dont la Californie, qu’il irait jusqu’au bout de la course à l’investiture démocrate, laquelle va s’achever le 14 juin dans le District de Columbia, M. Obama ne s’attendait pas à ce que le sénateur se retire jeudi de la course. Les principaux responsables démocrates, qu’il s’agisse de la représentante Nancy Pelosi (Californie), du sénateur Harry Reid (Nevada), ou encore du vice-président Joe Biden, ne cessent d’insister sur le respect avec lequel doit être traité M. Sanders, ne serait-ce que pour faciliter la réunification de la famille démocrate après une course à l’investiture aussi disputée que huit ans plus tôt.

Le candidat à l’investiture démocrate Bernie Sanders lors d’un rassemblement à Anaheim, en Californie, le 24 mai.

MIKE BLAKE / REUTERS

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