Avec l’appui russe l’armée syrienne resserre l’étau sur Palmyre
Dans l’Irak voisin, où l’organisation jihadiste est également sous pression, le Pentagone envisage de renforcer son soutien aux forces gouvernementales qui ont récemment lancé une offensive pour reprendre Mossoul, principal bastion de l’EI dans ce pays.
En Syrie, les forces prorégime ont lancé le 7 mars une offensive pour reprendre Palmyre à l’EI, qui avait pris en mai 2015 la ville et ses ruines antiques classées au patrimoine mondial de l’Unesco.
«La bataille de Palmyre est entrée dans sa phase finale et de féroces combats ont lieu dans le coeur de la ville», a affirmé un officier syrien sur le terrain.
Samedi, les forces progouvernementales ont repris aux jihadistes la localité d’Al-Amariyah, à la lisière nord de Palmyre, selon la télévision officielle.
Dans le même temps, l’agence officielle Sana a fait état d’une offensive lancée à l’aube par l’armée dans les vergers au sud de Palmyre tandis que des combats se déroulaient aussi dans l’aéroport à l’est de la ville.
Russes sur le terrain
L’armée syrienne est appuyée au sol par des miliciens prorégime, des combattants chiites du Hezbollah libanais et des unités d’élite de l’armée russe.
«Nous pouvons dire que nous avons encerclé Daech (acronyme en arabe de l’EI) au sud-ouest, à l’ouest et au nord-ouest», a affirmé l’officier syrien.
Le secteur des ruines antiques est totalement désert car personne n’ose s’y aventurer à cause des mines posées par les jihadistes et parce que le terrain est totalement à découvert et donc exposé à des tirs de snipers, a constaté un journaliste de l’AFP, qui se trouve sur une colline à l’ouest de Palmyre.
Beaucoup d’hélicoptères sont engagés dans la bataille et l’on entend au loin le bruit des raids aériens visant des positions jihadistes.
Les «Russes sont largement engagés» dans la bataille de Palmyre, a indiqué l’officier interrogé par l’AFP, faisant état d’un centre de commandement conjoint avec eux.
«Les Russes combattent au sol, dans l’air et s’occupent aussi d’intercepter les communications entre (les combattants de l’EI)», souligne-t-il.
«L’implication de l’aviation russe a été considérable au début avec 150 raids lorsque nous devions nous emparer des collines autour de la ville», a-t-il ajouté. «Maintenant, elle a largement diminué, c’est une bataille de rue».
Les avions russes ont mené plus de 40 sorties de combat ces 24 dernières heures, visant plus de 150 positions «terroristes», selon le ministère russe de la Défense.
Le journaliste de l’AFP sur place a vu les artilleries russe et syrienne tirer sur les positions de l’EI à partir d’une hauteur.
Les soldats russes sur le terrain possèdent un matériel très avancé, notamment des jumelles sophistiquées, selon lui.
Mentalité différente
Pour l’officier syrien, «la mentalité et la stratégie de combat de l’EI sont différentes des autres organisations». «Ils (les jihadistes) s’accrochent au terrain et ne reculent pas, ce qui rend la bataille plus difficile et plus longue. En outre, l’EI dispose de kamikazes et d’un équipement sophistiqué».
«Si nous gagnons, ce serait la première grande défaite infligée par l’armée à Daech», a-t-il dit. «Cela redonnera confiance à l’armée et elle se préparera pour la bataille de Raqa», ville syrienne du nord qui est un bastion du «califat» autoproclamé par l’EI à cheval sur la Syrie et l’Irak.
Face au même ennemi jihadiste, mais de l’autre côté de la frontière, le Pentagone va proposer «dans les prochaines semaines» au président Barack Obama de renforcer le soutien militaire américain aux forces irakiennes, a indiqué le chef d’état-major inter-armées, le général Joe Dunford.
Il s’agit notamment de définir les moyens à déployer pour «faciliter» la reprise de Mossoul par les forces irakiennes, a-t-il souligné.
Le Pentagone a déployé officiellement 3870 soldats en Irak. Mais le nombre réel est beaucoup plus important, environ 5000 selon des informations de presse que le général Dunford n’a pas démenti.